Quel sens au consensus réclamé par Laskri ?

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Ignorant le malaise qui couve au sein du parti avec notamment la déchirure désormais du domaine public dans la structure même du présidium, Ali Laskri a lancé, hier depuis Sidi Bel Abbes, la précampagne pour le boycott de l’élection présidentielle prochaine, à travers un meeting.

Une rencontre qui se veut, selon Ali Laskri, «un premier pas vers une mobilisation massive des Algériens pour ce choix qu’a fait le FFS qui est de boycotter activement l’élection présidentielle». Laskri, tout en expliquant ce choix, a plaidé pour «un consensus national comme une solution apaisée qui sera dans l’intérêt général».

Ce consensus, souligne M. Laskri, «a eu l’aval des Algériens et leur soutien depuis son lancement en 2014 mais qui a été confronté au manque de volonté politique et même une tentative de le pervertir en le vidant de tout son sens».

Le coordinateur de l’instance présidentielle a estimé que l’Algérie a raté ce virage qui lui aurait permis aujourd’hui «d’organiser une élection libre, transparente et démocratique». Mais il ne dira point du consensus qui a éclaté au sein du FFS.

À propos de cette élection sur laquelle il s’est focalisé, il a indiqué qu’elle «n’apportera aucun changement qui annoncerait l’avènement d’une deuxième république à laquelle aspirent les Algériens». Pour Laskri, «le FFS a fait le choix du boycott car les conditions de la tenue de cette élection ne sont pas du tout réunies».

Le FFS appelle à une «véritable opposition» et au boycott de ce scrutin, dont, selon lui, «les résultats sont connus à l’avance», soulignant que le pouvoir fait tout pour casser ce boycott. Ali Laskri, en réitérant la position de son parti qui est un consensus national qui aboutira à une assemblée constituante, précise que «le FFS est pour un changement du système et non pour un changement dans le système», ce qui voudrait dire, selon lui, que «le FFS n’est pas contre les personnes mais contre le système».

Ali Laskri demande le bilan de 20 ans de gouvernance sous Bouteflika, mais ignore le bilan réclamé par Taïati du premier secrétaire du parti. Le Front des forces socialistes, à travers Laskri, a plaidé pour la préservation de l’État social et le pluralisme syndical.

En outre, il a expliqué devant ses militants et partisans de la wilaya de Sidi Bel Abbes le choix du FFS qui est de geler les activités de ses parlementaires. À ce propos, il mettra en exergue les faits de la dernière crise qui avait secoué le parlement, arguant que «cette dérive s’ajoute au manque de la légitimité des institutions». Laskri a insisté sur le fait que le «peuple veut un changement, la sourde oreille du pouvoir les poussera à la rue». «Le choix de la rue est difficile et dangereux», avertira-t-il.

Ali Laskri a lancé un appel à la jeunesse, aux cadres et intellectuels algériens afin de résister et rester dans le pays pour sauver l’Algérie. Il les invite même à s’investir dans les partis politiques, les mouvements citoyens syndicats pour créer une forte mobilisation. Faisant à peine allusion à la crise interne que connaît son parti, Laskri a expliqué que «le FFS est ciblé car il dérange».

K. H.

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