À l’initiative des services de la DSA de Bouira et de la délégation agricole d’El Esnam, une journée d’études a été consacrée hier au niveau de la salle de conférence à la lutte contre le brome. Le brome est cette mauvaise herbe qui fait des ravages dans les cultures céréalières au niveau de la région sud de la wilaya. Des dégâts occasionnés, notamment au niveau de la ferme pilote Haicheur d’Ain Bessem et la ferme pilote Si L’Hachimi d’El Hachimia.
Plusieurs experts appartenant d’une firme internationale spécialisée dans les cultures céréalières et produits phytosanitaires sont intervenus devant des centaines d’agriculteurs pour expliquer les recommandations visant à éradiquer le brome des parcelles infestées. L’année dernière, le rendement en céréales a été impacté négativement à travers plusieurs parcelles de blé dur et d’orge à travers les quelque 68.500 hectares emblavées.
Pour Mme Louiza Amirat, responsable auprès de la DSA, il est impératif que les agriculteurs soient sensibilisés sur cette mauvaise herbe : «Face à la propagation récurrente du brome, la DSA a décidé d’organiser cette journée pour que les céréaliers prennent conscience de l’impact négatif de cette mauvaise herbe qui entraînent des pertes sèches sur les cultures. Cette mauvaise herbe a doublement pénalisé les céréaliers notamment après que les services de la CCLS ont refusé les récoltes contaminés par le brome».
Pour les experts, il s’agit là d’un fléau que doivent combattre de manière efficiente les quelque 7000 céréaliers à travers la wilaya de Bouira. Le brome en suivant certaines pratiques, il peut rapidement être maitrisé, voire éradiqué. Avec la saison automnale humide, il faut se préparer à une lutte intégrée contre le brome. L’humidité favorise la pousse des mauvaises graines qui ont une levée échelonnée de l’automne jusqu’au printemps et pour cela, il y a des mesures agronomiques à suivre.
Des mesures consistant à effectuer un faux semis sur trois à dix centimètres, ensuite retarder le semis pour lutter mécaniquement contre le brome. Le faux semis permet l’éradication à hauteur de 50% des mauvaises herbes au sol, toutefois après un labour profond, cela permet d’enlever 95% du stock semencier du brome caché sous terre. Le brome germe de manière active pendant quatre ans si la superficie n’est pas traitée de manière convenable. D’où l’intérêt et la nécessité d’alterner les cultures.
Egalement préconisée, l’identification du brome, ses caractéristiques, sa période de dormance pour pouvoir intervenir efficacement dans son éradication, ainsi que le nettoyage des moissonneuses, de même que les semoirs pour éviter que les graines de brome se retrouvent dans les parcelles. Auprès de certains agriculteurs qui dénonçaient le peu d’efficacité des traitements chimiques contre le brome, les experts souligneront qu’il s’agit là uniquement d’une étape parmi l’ensemble du processus à respecter.
Un large débat a clos cette journée avec les céréaliers qui se sont plaints de la semence qu’ils achètent et qui selon eux, contiendrait des graines de brome. Les présents ont également déploré la cherté des produits phytosanitaires relatifs à la lutte contre les mauvaises herbes et qui ne seraient pas totalement efficaces.
Hafidh Bessaoudi