Azerzour n’est plus !

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Le chanteur Azerzour, Mohand Bouzerzour de son vrai nom, auteur, compositeur et interprète, est décédé hier, à l’hôpital de Sidi Aïch, des suites d’une longue maladie. Il s’est éteint à l’âge de 72 ans. L’artiste était une icône de la chanson kabyle dans la vallée de la Soummam. Natif de Seddouk Oufella, le village de Cheikh Aheddad, Azerzour a raconté le village qui l’a vu naître dans plusieurs de ses chansons, mettant en valeur sa culture, son combat et sa réputation nationale, dont l’insurrection de 1871. Né d’une mère poétesse, c’est elle qui lui a donné les premiers jalons dans la chanson. Emigré durant trois ans en France, il est rentré au pays jeune pour devenir professeur de langue française au primaire, ce qui lui a permis de sillonner plusieurs villages de la région de Seddouk. Il a commencé à s’intéresser au chant en tant que membre de la troupe de son village qui jouait Bouaffif. En 1967, il s’est offert sa première mandole pour se consacrer à la chanson. Il a commencé à se faire connaître lors du centenaire du soulèvement de l’insurrection de 1871, célébré dans son village durant un mois en 1971. Il y a participé avec sa première chanson intitulée «Seddouk Fellak Atsghanigh». Depuis, il a composé plusieurs chansons à succès qui ont fait de lui une célébrité régionale. Il s’est fait un compagnon de taille, un chanteur populaire comme lui, si Omar en l’occurrence. Ils formaient la paire et enflammaient les scènes lors des galas. C’est en 1990 qu’il a enregistré sa première cassette de six chansons. En 1995, il créa une chorale dont il était musicien et c’est sa fille Louiza, qui chantait avec sa voie suave de chardonneret. La chorale a édité un CD. Azerzour a formé toute une génération de chanteurs amateurs dont son propre fils. En mai dernier, déjà souffrant, il a tenu à être présent au gala animé par plusieurs chanteurs à la Maison de la culture de Seddouk pour lui rendre hommage pour ses 40 ans de carrière.

F. A. B.

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