Abizar en marge du développement

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Abizar, le village le plus grand en superficie comme en population dans la wilaya de Tizi-Ouzou reste l’une des localités qui souffre du manque de beaucoup de commodités de base. Aussi, sur le plan géographique, il est difficile de vivre dans ce village montagnard dont certains endroits culminent à 9 000 mètres d’altitude. C’est un village qui souffre également de l’isolement, se situant à une quarantaine de kilomètres au Nord-est de chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou. Le village est scindé en quartiers, au nombre de 14, qui abritent les 15 000 habitants qui y vivent -chiffre avancé par les villageois-, soit la moitié de la population de la commune de Timizart. La vie dans cette localité est un combat, elle n’est guère facilitée. Pour les villageois, «les projets et les budgets que vote l’assemblée populaire communale sont insignifiants et loin de satisfaire le village dans sa totalité. Parfois, un petit projet est inscrit pour un quartier mais pas pour les autres. Les élus locaux ne peuvent faire autrement car Abizar n’est qu’un village parmi d’autres de la commune de Timizart, lesquels réclamant aussi leur part du développement», nous dira un membre de comité du village Abizar. Et d’ajouter : «Nous manquons de tout à Abizar. Cet hiver encore, pour nous chauffer, nous recourons aux bonbonnes de gaz butane dont le prix est augmenté à 230 DA chez les camions distributeurs de gaz pour les villages. Il faut savoir aussi que des quartiers sont dépourvus de routes, ils n’ont que des pistes difficiles à emprunter l’hiver». Notre interlocuteur ajoute qu’ «il y a aussi des quartiers où il n’existe pas un réseau d’assainissement, et qui continuent à dépendre des fosses septiques pour évacuer leurs eaux usées». «Les jeunes de la localité lorsqu’ils sont en vacances, dira un habitant âgé d’une vingtaine d’années, ne trouvent autres échappatoires que les cafétérias. Aucune structure pour le sport et la culture. Il y a un foyer de jeunes implanté au lieu-dit Azrou qui vient d’être achevé mais qui n’est pas encore fonctionnel. Il a été aussi promis pour notre village un centre culturel dont nous n’avons rien vu encore». Pour se soigner, les habitants au nombre de 15 000, dépendent d’une seule petite salle de soins dont la structure est dégradée, selon les villageois ; elle manque souvent de matériel médical et de médicaments, même les plus accessibles.

Noureddine Tidjedam

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