Ould Kablia menace les gardes communaux de les exclure de ce corps de sécurité

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Les gardes communaux sont plus que jamais déterminés à arracher leurs droits. Ces derniers ont observé pour la deuxième journée consécutive, leur rassemblement de protestation, à la place des Martyrs, au centre d’Alger, et ce, malgré la menace du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales de les exclure de ce corps de sécurité.

Après avoir appelé les gardes communaux au respect de leurs engagements tels que définis dans leurs statuts, le ministre est passé aux menaces.

«Nous allons les exclure du corps. Toutes les autorités militaires et civiles sont décidées à considérer les actes menés par les gardes communaux comme étant des actes d’indiscipline dans un corps de sécurité », a-t-il menacé. Le ministre a aussi qualifié leur action d’ « inadmissible », précisant qu’ « en ce qui nous concerne, il n’y aura plus de discussions ni de négociations ni de surenchère ». Le ministre a également qualifié le mouvement de protestation des gardes communaux d’« illégal ». Le ministre a, à cet effet, évoqué l’article 11, qui stipule qu’ « il est formellement interdit aux gardes communaux de recourir à la grève ou à toute forme d’arrêt de travail et que tout acte collectif, contraire à l’ordre, fera l’objet de sanctions conformément aux dispositions de l’article 112 du code pénal, en tenant compte des peines contenues dans la législation et le règlement en vigueur ainsi que les dispositions statutaires ».

Par ailleurs, un important dispositif policier, mis en place sur plusieurs kilomètres, a été déployé hier, en vue d’empêcher les gardes communaux d’aller au siège de la présidence de la République, à El Mouradia, Alger.

Les gardes communaux n’ont pas l’intension de quitter les lieux jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications. « Nous ne quitterons pas les lieux jusqu’à l’aboutissement de toutes nos revendications », a lancé un garde communal rencontré sur les lieux. Rappelons toutefois, que seulement trois des revendications des gardes communaux ont été satisfaites, à savoir : « L’augmentation des salaires, l’attestation d’honneur pour avoir servi le pays, ainsi que la rebaptisation de certains quartiers et édifices aux noms des gardes communaux tués pendant les dix ans de terrorisme, alors que 11 autres doléances soumises à la tutelle n’ont toujours pas eut de suite». Une délégation de huit représentants des gardes communaux a été reçue avant-hier par le chargé du contentieux, au niveau de la présidence de la République. Ce dernier leur a promis de soumettre le canevas de doléances au président de la République, alors que la réponse du chef de l’Etat devra leur être communiquée avant-hier, mais en vain. Les gardes communaux, faut-il le rappeler, veulent, par ce mouvement de protestation, dénoncer et réfuter les dernières décisions prises par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales relatives au règlement de leur situation, notamment, le départ à la retraite et les primes. Les revendications des gardes communaux se résument principalement à des droits relatives à « une retraite décente pour ceux ayant dépassé 50 ans et qui ont passé plus de dix ans dans le maquis, une compensation des heures de travail supplémentaires, une réévaluation de l’assurance (24h/24), le paiement de leurs congés annuels cumulés, des aides pour l’acquisition de logements et aussi une prime de lutte contre le terrorisme de 500 000 dinars ». Ils réclament aussi d’être versés dans l’ANP ou le corps de police.

Lemya Ouchenir

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