Grandeur nature, ou simple fait de circonstances ! Les dernières précipitations climatiques ayant eu dans leur sillage d’importantes chutes de neige, ont pu procurer un décor des plus attirants et attrayants. Comme on dit, à quelque chose malheur est bon. Les changements brusques des conditions atmosphérique subis par la planète bleue, ont au moins le mérite de rappeler l’importance de certains sites mais surtout l’intérêt qui doit leur être accordé. La majestueuse montagne du Djurdjura n’en est pas en reste puisque elle recèle justement de ces lieux enchanteurs mais peu convoités. Comme à son accoutumée, le Djurdjura et plus particulièrement le mont de Lalla Khelidja, culminant à 2 308 m d’altitude, a offert aux mordus de la nature un tableau paradisiaque et féerique. En effet, plusieurs endroits faisant partie de cette chaîne montagneuse ne cessent de susciter de l’intérêt, d’autant que la splendeur des paysages constitue le point fort de ces contrées. C’est le cas, entre autres, du site de Tizi n’Kouilal qui s’élève à une altitude de 1 560 m et qui est situé en califourchon entre les wilayas de Tizi-Ouzou et de Bouira. Ce lieu mérite bien de la considération si on se tient à sa seule situation géographique ; mais il y a fort à parier qu’il a depuis toujours représenté le trait d’union entre les deux versants du mont du Djurdjura. En ces temps hivernaux, il nous a été permis de constater que ce lieu ne cesse de capter les regards et susciter la curiosité des gens. Beaucoup de citoyens s’y rendent ces derniers temps (plus particulièrement les week-ends) pour se permettre une bouffée d’oxygène, des prises de photos souvenirs, du pique-nique pour les amateurs des sports de montagne. Escalader les monticules qui s’y trouvent devient presque un sport favori de certains badauds, cela si ce n’est là l’envie de passer des moments de quiétude bien précieux, permettant de se décompresser d’un quotidien lassant après des semaines de dur labeur. D’habitude, les gens utilisent cet endroit juste comme passage pour se rendre à Tikjda et Aswel, deux autres sites touristiques sis à quelques encablures à l’ouest et connus de tous. Mais, vu que la route menant vers les endroits suscités demeure fermée sous l’effet de la neige qui y bloque l’accès, les gens sont astreints, comme par enchantement, de découvrir ce col qui présente l’une des plus importantes intersections entre les deux wilayas voisines, en l’occurrence Bouira et Tizi-Ouzou. Des familles et des personnes de tout âge, au lieu de rebrousser chemin, y font une halte qui, au fil des minutes qui passent, restent ébahies par ce merveilleux tableau qui leur est offert. Cependant, cette splendeur demeure à son état le plus naturel, pour ne pas dire primitif. Etant non aménagé et dépourvu de moyens adéquats pour l’enrichir en termes d’aire de jeu, aménagement de pont d’eau, réalisation de bancs pour s’y asseoir, histoire de contempler la grandeur nature en toute tranquillité. Cela dit, si un geste se ferait dans ce sens pour parer à ces manques flagrants, ce col deviendra, à coup sûr, un lieu privilégié d’échanges culturels et pourquoi pas économiques entre les deux wilayas. Touristiquement parlant, il se verra accueillir un flux considérable de personnes, et ce à longueur de l’année. Sinon, à l’état actuel des choses, rien ne semble provoquer le déclic escompté en ce lieu hautement touristique. Pour beaucoup de gens, le site leur est encore méconnu d’une manière ou d’une autre, au moment où pour d’autres, ils l’évitent tout bonnement pour cause de dégradation. C’est là donc un moyen de réhabiliter les lieux et d’avantager une communication entre les populations des deux versants de la montagne. Si l’être humain, de par sa négligence, omet certains détails vitaux, la nature en est là pour interpeller sa conscience et n’arrêtera jamais de le réconforter et l’émerveiller.
B. D. B.