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Un emploi…, ce rêve !

Le taux de chômage en Algérie est estimé à 10.2%, selon l’Office national des statistiques, ONS pour le quatrième semestre de l’année écoulée. Ainsi, selon ces chiffres, le taux de chômage a baissé de 1.1% en 2009. Il était de l’ordre de 11.3% en 2008. D’autres chiffres soulignent que 18.1% des chômeurs sont de sexe féminin contre 8.6 % pour le sexe opposé. 73.4% de demandeurs d’emploi sont âgés de moins de 30 ans et 86.7% de ces demandeurs ont moins de 35 ans. Des chiffres pour dire que le chômage touche les jeunes, dans leur majorité diplômés des universités, écoles, centres de formations… Les chiffres ne trompent pas. Mais dans ce cas, on est en droit de se demander sur quelles données, échantillons se base l’ONS pour présenter ces conclusions et ces statistiques. L’enquête menée par l’Office des statistiques a-t-elle touché toutes les régions d’Algérie ? Ou s’est-elle contentée uniquement des dossiers de demandes d’emploi déposés auprès des agences spécialisées. Est-il classé travailleur celui ou celle occupant un poste temporaire, ou bien ne sont travailleurs que ceux déclarés à l’assurance sociale ? Autant de questionnements qui, dans un cas ou dans un autre, peuvent remettre en cause les chiffres sur le chômage en Algérie. Dans certains cas de figure, les chiffres peuvent tromper et se tromper. Alors que le commun de mortels des Algériens sait pertinemment que le problème du chômage et du manque d’emploi bloque toute la société et génère des fléaux, l’on se demande, parfois, comment vivent toutes ces familles, dont les parents ne travaillent pas, ou, dans les meilleurs des cas, occupent des postes occasionnels. Trouver un poste d’emploi stable relève du luxe chez les jeunes. D’ailleurs il suffit de voir les artères de nos villes, les terrasses des cafés, et cela les jours de semaine, pour comprendre tout le désarroi qui s’empare de cette population active. Des efforts, certes, ont été consentis afin de répondre aux milliers de demandeurs, mais il n’en demeure pas moins que la situation générale de l’économie nationale renseigne, on ne peut plus clairement, sur une offre très en deçà de la demande. Les dispositifs mis en place, pour lutter contre le chômage, ont répondu, dans une certaine mesure à caser des jeunes dans des postes bien définis, mais elles n’arrivent toujours pas à répondre à toute la demande. Lorsque la création de richesse et de l’emploi est engloutie dans une économie de bazar et de l’import-import, l’on se demande quelle est cette entreprise, dont aucun Algérien ne connaît l’adresse, a généré autant d’emplois. La faillite accablant les entreprises publiques qui finissent généralement par fermer boutique, la gestion que l’on connaît des entreprises privées, les passe-droits, le piston …, tout cela participe à amoindrir les chances d’accès à un travail. Car une simple connaissance dans une entreprise peut procurer le fameux sésame pour un poste, même sans qualification. En Kabylie, où la relance économique promise n’arrive toujours pas à voir le jour, comment peut-on parler d’une baisse de chômage lorsque des milliers de jeunes viennent annuellement grossir les rangs des chômeurs, avec tout le retard que cette région enregistre depuis longtemps en matière d’infrastructure économique.

M. Mouloudj

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