Ikhedji Mouloud : “C’est une juste récompense pour tous les sacrifices consentis’’

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La Dépêche de Kabylie : Vous venez d’être sacré champion d’Afrique, un mot sur cette première consécration ?

Ikhedji Mouloud : C’est un résultat logique vu les efforts fournis par l’équipe, que ça soit les joueuses, le staff technique ou les membres de la fédération. C’est une juste récompense pour tous les sacrifices consentis par l’ensemble de l’équipe.

A partir de quel match, vous avez senti que vous êtes capable de remporter le titre ?

A part le premier match où on est pas rentrés directement dans la compétition, il faut se dire une chose que jouer en Algérie et être le favori n’est pas une chose facile, notre choix s’était porté sur le Cameroun pour plusieurs raisons, car on connaissait bien ce pays, c’est une équipe forte physiquement et morphologiquement, c’est une équipe qui a progressée tactiquement, donc on voulait les prendre directement en premier, sachant le stade de préparation de notre équipe afin de ne pas donner de rythme de compétition au Cameroun, donc c’était le match le plus important de la compétition. Au fur et à mesure du 3e et 4e match contre la Tunisie, l’équipe a pris son rythme car elle était confiante, bien préparée physiquement et on a géré par la suite chaque match de la compétition et c’est à partir du 2e et 3e match, qu’on était sur une courbe ascendante et là, le titre ne pouvait pas nous échapper.

Mais le point de départ de cette courbe ascendante a débuté lors des Jeux olympiques de Pékin. Peut-on connaître quel est le secret de la réussite ?

Il fallait mettre une stratégie en place et avoir des objectifs en fonction des moyens, il faut être raisonnable et surtout pragmatique, ne pas tracer d’objectifs si on n’a pas les moyens de les atteindre, que ce soit pour les moyens matériels ou de préparation, il y a aussi la stabilité des athlètes et du staff technique. Là, il y a une complémentarité au sein de toute l’équipe, que ce soit au niveau des athlètes où il y a une cohésion ou au niveau du staff, qui se connaît depuis déjà 2006. Vu l’ensemble des matchs officiels et de préparation qu’on avait fait depuis, on connaît même les capacités de cette équipe.

En parlant de moyens, les responsables ont mis le paquet, non ?

Oui, la Fédération a mis les moyens à notre disposition, il y a le ministère de la Jeunesse et des Sports qui est derrière cette équipe et qui croit en cette équipe, donc il a mis les moyens nécessaires et maintenant il ne reste qu’à élever le niveau pour atteindre celui international. On a un championnat du monde à préparer d’ici une année et la préparation débutera exactement à la fin du mois de novembre où il y aura des stages réguliers et cycliques jusqu’à octobre 2010, mais il faut donner plus de moyens pour essayer d’élever le niveau et pourquoi pas toucher le niveau international.

La satisfaction lors de ce championnat est qu’en plus du titre collectif, nos joueuses ont décroché des titres individuels. Quel est votre sentiment ?

C’est très important pour une équipe, d’avoir eu 5 titres individuels dont la passeuse Oukazi, qui vient de confirmer, Boukhima qui est la révélation de ce tournoi — à 18 ans a eu le trophée de meilleur réceptionneuse — Mansouri aussi a confirmé son poste de libero, confirmation également d’Oulmou pour le poste de l’attaque et concernant Faïza Tabet, je pense que c’est une juste récompense car elle est élue meilleure joueuse du tournoi. Donc, dans l’ensemble, ces titres individuels viennent confirmer celui du collectif mais d’autres athlètes, aussi peuvent prétendre à des récompenses à l’image de Zohra Bensalem et Narimane Madani qui ont fait un bon tournoi et d’autres aussi qui peuvent immerger et arriver dans une année ou 2.

Peut-on connaître les objectifs de notre sélection à court et moyen terme ?

On a les Championnats du monde en 2010 au Japon qui nous attendent. On va attendre le tirage au sort et connaître nos adversaires. Notre objectif lors de ce mondial est de faire une meilleure prestation que celle de Pékin 2008 et à moyen terme, c’est la qualification aux Jeux olympiques de Londres qui nous intéresse. Mais entre-temps, il y a les Jeux africains, les Jeux panarabes et les championnats d’Afrique 2011 où on va essayer de garder le titre. Si on continue dans cette dynamique, normalement ça ne va pas nous poser de problèmes sauf imprévus puisque dans le sport, on ne peut pas tout prévoir.

On vous laisse le soin de conclure…

Cette équipe a atteint tous les objectifs qu’elle s’est tracée, il reste maintenant d’élever son niveau pour atteindre le niveau international. Il faut les moyens à mettre d’abord au niveau des clubs, prendre en charge rapidement et sérieusement la catégorie des moins de 17ans, car on doit déjà préparer une relève à cette équipe malgré que la moyenne d’âge actuelle est de 21/22 ans, mais il faut toujours avoir un réservoir derrière pour essayer de continuer et ne pas avoir une période de flottement. Il y aura un écart entre cette génération et celle qui va venir,donc il faut préparer maintenant cette équipe des moins de 17 ans pour les Championnats d’Afrique et faire un minimum de 80 jours de stage pour qu’elle soit prête à la compétition et qu’elle fasse le maximum de compétition internationales et le maximum de préparation ; il ne faut pas oublier aussi de donner les moyens aux clubs qui sont formateurs et les pôles de développement sont connus, donc il faut mettre à leur disposition les moyens infrastructurels, humains et matériels pour les encourager à continuer de travailler.

Entretien réalisé par Zahir Hamour

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