Vers la fin des éternels chantiers ?

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Pour le wali de bouira qui s’exprimait hier, devant un parterre de P/APC, il n’est plus question de laisser l’environnement être agressé de manière perpétuelle par des constructions éternellement inachevées. Des chantiers lancés depuis près de vingt ans et dont les travaux demeurent toujours en instance sont des constats visibles à chaque coin de rue et dans chaque village, même ceux les plus reculés de la wilaya. Les maîtres d’ouvrages auront beau dire que la cherté des matériaux de construction est l’un des facteurs qui fait stagner ces chantiers, la réalité semble tout autre. De nombreux commerces de luxe ont, en effet, ouvert leurs portes au chef-lieu de wilaya sans pour autant que leurs façades, ou les étages supérieurs composant le bâtiment ne soit achevés. Cette anarchie qui ne dit pas son nom, est due essentiellement à une certaine politique d’assistanat qui avait été à l’époque lancé pour aider à finir les constructions. Ravalements de façades crépissages et enduits externes sont autant de tâches que l’Etat avait exécuté à une certaine époque et qui avait laissé des séquelles dans les esprits. En se croyant être libre de bâtir “à tête reposée” certains citoyens ont carrément oublié d’achever leurs constructions dont les travaux avaient débutés dans les années 1980. Cela pour expliquer que la lenteur des travaux d’exécution n’a pas toujours comme origine l’aspect financier, d’autant plus que des grands organismes financiers existent pour accompagner le citoyen dans la réalisation de son projet avec des taux bonifiés. La loi 08-15 du 20 juillet 2008 fixant les règles de mise en conformité des constructions et leur achèvement s’inscrit dans cette logique et les quatre années restantes pour son exécution risque de prendre de cours de nombreux propriétaires d’édifices se croyant au dessus des lois de la République. En effet, rien qu’à Bouira ville, des exemples sont flagrants quant à des constructions qui ont été érigées à la va vite sans pour avoir autant, été bénéficiaires de permis de construire. Le directeur de Sonelgaz de Bouira nous avait fait part d’une bâtisse qui avait été construite au dessus d’un ouvrage de Sonelgaz au cœur de la ville. Comment peut-on construire aussi impunément en “agressant” des ouvrages de cette société ? Pourtant, aucune autorité n’a eu le courage d’ordonner la démolition de cette immeuble “illicite”. Le problème a été depuis résolu et Sonelgaz a pris l’initiative de déplacer son ouvrage, mais on ignore tous des coûts imposés par cette modification et surtout qui a eu à assurer ces frais. Mettre un terme à toutes les constructions illicites qui ont poussé un peu partout à l’échelle national et qui défigurent le tissu urbain et rural est l’aspect premier de la loi 08-15 du 20 juillet 2008 fixant les règles de mise en conformité des constructions et leur achèvement. Il ne reste plus qu’aux P/APC et aux brigades de la police urbaine de proximité de veiller à ce que des comportements inciviques ne refassent surface et que les lois de la République soient appliquées dans toutes leurs rigueurs.

Hafidh B.

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