Le mois où les paradoxes abondent

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Si le discours religieux des imams nous décrit le mois de jeûne musulman comme étant celui où la charité, la miséricorde et la compassion envers les démunis sont exercées, la réalité nous démontre plutôt le contraire. Car, justement, c’est la période où les vertus citées ci-dessus semblent quitter les cœurs de certaines personnes pour céder la place à toutes sortes d’attitudes et de désirs déloyaux, égoïstes et irréligieux.

Pour cause, l’augmentation qui survient sur les prix des fruits, légumes et autres vivres à la veille du ramadan. Ce scénario, désormais devenu une tradition, se répète chaque année. Des gens portés sur un gain sordide profitent de ce mois pour faire fortune sur le dos des citoyens. Encore, c’est durant ce mois que la pauvreté et la mendicité, ces vers jumeaux qui rongent la société, atteignent leur paroxysme. Cela s’explique par la cherté de la vie qui contraste avec les salaires dérisoires d’une frange importante des citoyens travailleurs. En outre, si on qualifie ces jours de jeûne par ceux de la piété, beaucoup d’indices caractérisant les comportements nombre de personnes nous révèlent l’inverse. En effet, pour plusieurs, les soirées ramadanesques sont une bonne occasion pour s’adonner à de multiples pratiques déshonnêtes, tel que le jeu du Loto, répandu surtout en Kabylie.

Enfin, si le jeûne est par définition le fait de s’abstenir de manger pour un but spirituel, nous constatons à l’opposé que les discussions des citoyens tournent, généralement, autour du manger et du boire, pour se livrer à des excès de table une fois que le muezzin a annoncé de son minaret la rupture du jeûne !

Boualem Slimani

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