C’est avec un air abattu que des centaines de handicapés non-voyants, viennent nous exposer leur situation déplorable, lors d’un rassemblement observé hier, au siège national de la centrale syndicale de l’UGTA. Ils étaient une centaine venant de toutes les wilayas, pour faire entendre leurs doléances aux responsable du ministère de la Solidarité nationale, à leur tête Djamel Ould Abbas. “Lors de sa communication, le secrétaire général de l’entreprise publique pour l’insertion professionnelle de personnes handicapées nous a fait savoir que cette situation remonte au 23 février 2008, lorsque le ministère de la Solidarité avait pris une décision, suivie par un décret ministériel, portant fermeture de l’entreprise, mais l’intervention du Chef du gouvernement, M. Ouyahia, qui a pris une décision en juillet, en notre faveur, a soutenu le paiement de ces 1 090 employés jusqu’à juin 2009, ce qui est le cas’’, souligne-t-il. Après cette date, la décision de fermeture de cette entreprise spécialisée dans la confection de balais, a été confirmée par le ministère de la “solidarité’’, ce qui expose aujourd’hui de milliers de familles à un Ramadan des plus précaires. De son côté, Lakheder Bessari, un responsable de l’une des 27 unités que compte l’entreprise, a tiré à boulets rouges, sur son directeur général. “Toutes les décisions ont été prises d’une façon abusive et unilatéralement par ce directeur, qui refuse de négocier avec notre syndicat, en compromettant ainsi le sort de milliers de familles”, déplore-t-il, avant de poursuivre : “Nous ne demandons que nos droits, à savoir le paiement des trois derniers mois, les allocations de nos enfants et nos droits en cas d’un départ volontaire, ce qui est stipulé par la loi de travail’’. Il convient de savoir, par ailleurs, que cette frange marginalisée de la société n’est encore pas concernée par le nouveau SNMG, appliqué aujourd’hui, qui est de
12 000DA, ce qui stipule la loi, d’autant que le salaire de ces derniers ne dépasse pas les 8 000DA, selon nos interlocuteurs, un salaire qui ne leur permet pas de vivre dignement. “On n’a même pas de quoi faire nourrir nos enfants’’, lance un handicapé qui s’est déplacé de la wilaya de Taref. “Les négociations entamées depuis janvier ont été présidées par les syndicats affiliés à l’UGTA, une autre rencontre avait eu lieu le 4 juillet, entre le ministère du Travail et notre syndicat, suivie d’une trêve de dix jours qui avait été prise pour répondre à nos doléances, mais depuis ce jour, rien n’a été fait’’, dira avec amertume M. Bessari. Enfin, les protestataires sont déterminés à aller jusqu’au bout pour arracher leurs droits légitimes. “On est prêt à investir même la rue, si nos doléances ne sont pas satisfaites’’ a-t-on promis.
Yahia Maouchi