Les vacances des uns et des autres

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La saison du farniente vient de commencer pour les uns et pas encore pour les autres. En effet, les personnes au revenu moyen ne savent plus où passer leurs vacances, vu leurs moyens limités qui ne leur permettent pas d’avoir des vacances agréables après une année de labeur. Ces “malchanceux” de la société rêvent de passer quelques semaines, voire quelques jours, pour ne pas dire quelques heures dans des lieux d’attractions ou au bord de la mer, afin de se reposer. Il reste que la plage est la seule destination pour cette frange de la société, d’autant que tous les autres lieux d’attractions et de loisirs sont devenus payants. Pour cela, des milliers de familles se contentent de passer leur week-end à la plage, qui est souvent dépourvue de toutes les commodités. Cette situation est due souvent au manque de ressources financières pour ces familles qui peinent souvent à boucler le mois. Devant cette situation, ces familles, se trouvent dans l’obligation de recourir à leurs enfants. C’est le cas notamment pour les étudiants, ainsi que les collégiens, qui sont dans l’obligation de travailler durant leurs vacances, afin d’assurer quelques sou, afin de couvrir leurs charges. Au lieu de se reposer ou de se permettre un brin de repos, pour eux les vacances signifient le travail. Lors de notre virée dans les différents marchés de la capitale, nous avons rencontré des enfants qui commencent tôt le matin, jusqu’à la tombée de la nuit afin d’aider leurs familles. “Je suis obligé de travailler afin d’aider ma famille à se nourrir, j’aurais aimé passer quelque temps à la plage avec mes amis, mais ma situation ne me le permet pas”, nous dira Omar un bambin, que nous avons rencontré au marché Trois-Horloges à Bab El Oued, à Alger. A vrai dire, même un salaire moyen est insuffisant pour espérer passer des vacances acceptables. Un état de fait que viennent de confirmer quelques citoyens que nous avons interrogés. “Je suis un père de famille, je perçois 28 000 DA, un salaire qui ne me permet même pas de boucler le mois, notamment en cette période des dépenses et des fêtes, alors comment voulez-vous qu’on passe des vacances dans un lieu d’attraction, ou même dans un modeste complexe touristique. Nous sommes vraiment incapables de passer des vacances comme on le desire”, déplore notre interlocuteur. Cette situation est beaucoup plus socio-économique, au vu du faible pouvoir d’achat face à une mercuriale qui ne cesse de grimper. En effet, nombreuses sont les familles qui se rendent seulement le week-end sur les plages ou dans des lieux forestiers, afin d’échapper à la chaleur et rompre la routine de la maison. Cette pratique est de plus en plus répandue au sein des familles algériennes, vu la cherté des produits alimentaires au niveau des plages, qui sont en train de se privatiser, devant le manque de contrôle des autorités Ce qui permet à ces «gangs» d’imposer leur diktat sur les estivants, qui n’ont d’autre choix que de mettre leur main à la poche, et de fermer ainsi leur yeux sur ces prix exorbitants. A titre d’exemple, une simple bouteille d’eau minérale est parfois affichée à 100 DA, même cas pour les jus. Devant cette situation, beaucoup de familles préfèrent préparer ainsi leurs repas chez elles, afin d’économiser quelques sous, et de s’assurer de l’hygiène des aliments, sachant que les repas préparés au niveau des gargottes, ne respectent pas les normes d’hygiène requises En outre, cette frange de la société, même avec ce manque de moyens, essaye d’échapper à la routine de l’année et se permet ainsi d’imiter les «bourgeois». Contrairement à cette frange de la population, il y a ceux que l’on appelle les gens gâtés de la société. Ces derniers respectent leurs vacances. “Pour moi les vacances sont sacrées, après 11 mois de travail, j’ai le droit quand même de passer mon congé convenablement’’, nous a avoué un chanceux des vacances. Les plus aisés préfèrent des destinations discrètes où ils peuvent pratiquer leur sport préféré, ou bien se permette quelques balades loin de tout regard. Certains choisissent même les pays voisins, notamment la Tunisie, le Maroc d’autres préfèrent les pays européens, notamment la France, l’Espagne, Malte ou bien la Grèce. Bref, pour la quasi-totalité des Algériens, les vacances restent un luxe inaccessible.

Yahia Maouchi

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