Algérie-France : les malentendus seront-ils dissipés au sommet du G8 ?

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Contrairement à la partie française qui a réagi vivement à la dernière sortie très médiatisée sur l’assassinat des moines de Tibéhirine et à leur tête le président français Nicolas Sarkozy qui a demandé que « toute la lumière soit faite sur le massacre des sept moines de Tibéhirine en 1996 » ainsi que le Premier ministre de l’époque Alain jupé, les autorités Algériennes se disent « ne pas être concernées par le dérapage du général à la retraite Buchwalter ».

Toutes les formations politiques ainsi que certains hauts cadres de l’Etat joint par téléphone sont unanimes à dire que « les propos tenus par ce général intentent aux relations bilatérales entre l’Algérie et la France et tentent de déstabiliser le climat de sérénité dans lequel se trouve l’Algérie ». La seule formation à avoir réagi publiquement par la voie d’un communiqué est le RND qui « dénonce avec vigueur cette énième bravade à l’égard de l’Algérie ». Le communiqué du RND ajoute que « l’Algérie a traversé les années de plomb seule et isolée et cela sous le silence et la complicité des uns ». Néanmoins, les déclarations du président français n’ont pas fait réagir grand-monde. Cela est-il dû à la participation du président algérien aux côtés de son homologue français au prochain G8 qui se tiendra en Italie ? Rien n’est sûr. « L’Algérie ne se sent pas concernée par les déclarations du général français à la retraite que je qualifierai d’élucubrations et vides de tout sens », dira un haut responsable. « Pourquoi attendre 13 ans pour sortir de telles déclarations qui essayent de porter atteinte aux relations d’amitié entre les deux pays », s’interroge-t-il. Selon lui, « les autorités algériennes avaient conseillé aux moines de quitter les lieux avant le kidnapping, néanmoins ces derniers ont préféré rester sur place ». La diplomatie algérienne n’a pas jugé utile de répondre ou de commenter l’affaire. « La version officielle des faits est claire, le GIA a kidnappé les sept moines avant de les tuer », a déclaré un proche du gouvernement. Les relations bilatérales entre l’Algérie et la France connaissent des orages entre autres l’affaire de Cheb Mami proche du président Bouteflika, l’extradition de Khalifa, le refus d’extradition du 1er responsable de l’ex-BCIA par la justice française ainsi que le report de la visite de Bouteflika en France qui était prévue en juin dernier et les indemnisations des essais nucléaires de Reggane. En attendant, les deux présidents algérien et français aborderont-ils ces sujets de discorde lors du prochain sommet du G8 ? La question demeure entière quand on sait que l’Algérie n’a pas encore reçu des excuses sur les crimes commis par la France durant la période du colonialisme surtout avec les dernières déclarations sur « le côté positif du colonialisme en Algérie ». L’épilogue de l’affaire des sept moines de Tibéhirine s’annonce électrique entre les deux pays même si l’Algérie se dit ne pas être concernée par de telles « calomnies ».

Hacène Merbouti

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