Comme il fallait s’y attendre, la réunion tenue hier au siège de l’Union locale de l’UGTA de Bordj Ménaïel s’est terminée en queue de poisson. Alors que les travailleurs avaient déjà signé une pétition demandant la levée de la suspension qu’ils considéraient comme arbitraire, la position de l’Union locale reste intransigeante et inchangée : le syndicaliste suspendu passe au conseil de discipline conformément aux statuts et les dispositions des articles 140 et 142 du règlement intérieur. Dans ces conditions, le collectif des travailleurs de Socothyd décide de passer à la vitesse supérieure en déposant un préavis de grève de 8 jours à compter de lundi 27 juin et joignant un ensemble de suspensions, la suspension du délégué ex-SG de la section locale, la tenue d’une assemblée générale générée par la suspension seront à la charge de l’union locale.A ce propos et approximativement, les pertes occasionnées par une seule journée de grève sont estimées à 6 millions de dinars pour la direction. Toutefois, dans une correspondance adressée au DG de l’entreprise, l’Union de wilaya de l’UGTA considère que la suspension relève d’une question de discipline interne de l’organisation syndicale (UGTA). Par conséquent, concernant l’arrêt de travail, l’Union de wilaya rappelle qu’il appartient à l’employeur d’agir conformément aux dispositions des lois en vigueur et s’agissant des préjudices causés à l’entreprise, il incombe à la direction de cette dernière de prendre les mesures nécessaires pour éviter le dérapage.Cependant, il convient aussi de rappeler qu’entre les deux suspensions survenues en l’espace de 15 jours, le collectif des travailleurs, revendique une commission pour enquêter sur les causes réelles de la suspension “arbitraire” apprend-on. Pour rappel, en date de 8 mai 2005, le conseil syndical s’est réuni à deux reprises sur invitation du P-DG pour être informé que la Socothyd est inscrite parmi les entreprises publiques privatisables. Elle avait enregistré quatre offres émanant de groupes industriels algériens, plus un étranger, avec lesquels des projets de protocoles d’accord ont été signés. Ainsi qu’il a été signalé que la réglementation permet aux travailleurs intéressés d’avoir la priorité conformément au décret exécutif n° 01-153 du 10/11/2001. Mais les travailleurs se sont opposés à ce projet assimilé à un fait accompli, d’autant plus que, selon ces derniers, l’entreprise se porte bien et ses produits s’écoulent facilement et la procédure engagée par la tutelle n’avait pas consulté le partenaire social.
Saïd B.