Des chantiers du batiment à l’arrêt

Partager

A l’appel de la fédération du BTPH de la Confédération algérienne du patronat plusieurs entrepreneurs intervenant sur les chantiers de la wilaya de Béjaïa ont observé un “arrêt de travail” de trois jours lequel a pris fin hier. Ceux-ci ont, auparavant, adopté une large plateforme de revendications destinée au chef du Gouvernement par laquelle ils relèvent l’incidence néfaste de la flambée des prix des matériaux de construction sur la marge des entreprises. Il est demandé une indexation des marchés sur les prix du marché.

Concrètement, il est réclamé un réajustement des prix des marchés publics par l’application d’un “coefficient forfaitaire avec effet rétroactif à partir de janvier 2008”, la publication des indices de révision des prix “trimestriellement” et, enfin, le “déplafonnement” du prix de cession des logements LSP actuellement fixé à 2 millions DA. Le mouvement des “bâtisseurs” est appuyé par une lettre ouverte au président de la République dans laquelle la situation du secteur du BTPH est qualifiée de “catastrophique et désespérante.”

Une montée au créneau qui survient quelques semaines après une rencontre de concertation entre les nouvelles directions de la CAP-Béjaïa et les autorités de wilaya. Une rencontre qui s’était soldée par une sorte de satisfecit public général à l’endroit de la gestion de la wilaya et qui avait suscité une réaction des plus musclés de la part du P/APW qui y a vu une “course à l’allègeance”.

Mais la saute d’humeur des entrepreneurs n’est pas restée sans écho. Intervenant, avant-hier en marge du point de presse hebdomadaire du porte-parole du gouvernement, le ministre de l’Habitat aura tenu à répondre aux revendications des entrepreneurs, bougiotes notamment.

Il menace de sanctions les intervenants qui spéculent sur les prix du criment et promet de verser un “différentiel” aux entreprises qui interviennent sur les chantiers de l’Etat en rapport avec l’augmentation du rond à béton, une augmentation qu’il impute au marché mondial.

Les revendications des entrepreneurs béjaouis sont ainsi, en partie satisfaites mais en partie seulement. Le ministre aura superbement ignoré celles relatives au déplafonnement du prix de cession du LSP et inscrit son intervention dans un cadre purement ponctuel. Ce qui suscite de la part du président de la CAP-Béjaïa une réaction en demi-teinte. Il n’annonce néanmoins aucun prolongement immédiat au mouvement de débrayage sur les chantiers.

M. B.

Partager