La grève continue au lycée Emir-Abdelkader

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Les enseignants du lycée Emir Abdelkader sont à leur troisième jour de grève suite au conflit qui les oppose à leur directrice, dont ils demandent « le départ pur et simple ». C’est ce qui ressort du moins du point de presse que les animateurs de la grève ont animé hier devant l’entrée principale du lycée. Prenant la parole en premier Osmane Radouane, enseignant dans ce lycée et leader du CLA, n’a pas ménagé la chef de l’établissement en la qualifiant de « petit chef et de chargée de mission » venue « pour mater l’élan syndical qu’a connu son lycée ». Sur le même ton, le porte-parole du CLA déclare que la responsabilité de ce climat délétère au lycée incombe en premier lieu au « premier responsable du secteur de l’Education nationale à qui revient la responsabilité de désignation des chefs des établissements », qui, ajoute le conférencier, « l’a parachuté illégalement dans l’établissement en procédant au remplacement de l’ancien directeur par cette nouvelle directrice ancienne députée » tient à préciser l’orateur qui profitera de l’occasion pour dire à « ceux qui nous accusent de faire de la politique, que oui, nous ferons de la politique mais pour nous (les enseignants). C’est un moyen pour défendre nos intérêts moraux et matériaux, et notre action ne s’estompera pas tant que nos revendications ne sont pas satisfaites ». Même ton de la part des élèves qui se disent solidaires de leurs enseignants en grève. Lyes, élève de terminale scientifique, nous déclare que « nous sommes avec eux (les enseignants) puisqu’ils ne demandent que leurs droits » avant que son camarade n’enchaîne que même si « nous les soutenons cela ne veut nullement dire que nous sommes contre la directrice » et d’ajouter que « notre souci majeur est de suivre les cours normalement, étant donné que le Bac est pour la fin du mois de mai ».

Documents à l’appui, un enseignant exhibe les documents de notation des absences et des primes que la directrice avait falsifiés pour procéder à des retraits sur les salaires des enseignants et le rejet des congés de maladies et de maternité, précise une enseignante.

« Après de vaines tentatives de règlement du conflit en alertant les responsables de l’académie d’Alger, aucune suite n’a été donnée à nos sollicitations », ajoute l’orateur, qui dit que même les autres fonctionnaires n’ont pas échappé au dictat de la directrice. En effet, la concierge qui occupe un petit studio dans le hall de l’établissement et fille d’un fonctionnaire qui a travaillé pendant 43 ans dans l’établissement s’est raprochée de nous pour nous raconter « le calvaire » qu’elle vit depuis la venue de la nouvelle directrice : « Elle nous a coupé le gaz durant la fête de L’Aïd pour nous pousser à la porte de sortie », nous dit la dame avant de déclarer que « nous ne sommes pas des indues-occupantes de ce lieu. Nous avons des papiers en bonne et due forme et nous payons le loyer », annonce en pleurs la dame accompagnée de sa mère, une malade chronique, tenant entre les mains une boite de médicaments qu’elle prend régulièrement.

A la fin du point de presse, les enseignants ont tenu à rappeler que le porte-parole du CLA devait comparaître dans l’après-midi d’hier devant les juges du tribunal de Baïnem.

M. Mouloudj

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