Promue au rang de wilaya depuis 1974, Bouira a toujours donné cette image que certains sociologues qualifient de «urbaine». La cité était donc depuis 1974, une sorte de rencontre entre un grand bourg paysan et une modernité mal consommée. Ceci n’est pas exclusivement du fait urbanistique dans le sens béton. Il est aussi et surtout du fait d’une sociologie plutôt rurale. C’est d’ailleurs ce qui explique que Bouira est l’un des rares chefs-lieux de wilaya où le marché hebdomadaire subsiste. Cela dit, cet état de fait ne semble pas incommoder outre mesure le citoyen qui ne s’encombre pas de ces terminaisons sociologiques.Par contre, les autorités locales, soucieuses de l’ampleur de la «ruralité» ont, dans un sursaut de conscience, pris des mesures pour urbaniser le grand bourg qu’était jusque-là Bouira. La réfection des artères et le rafistolage des trottoirs de la ville ont été les premières actions et réactions effectives s’inscrivant dans le souci de donner une véritable image d’un chef-lieu de wilaya. L’environnement n’est pas du reste d’ailleurs dans ce programme. Çà et là, à travers les quatre coins de la ville, des espaces verts sont aménagés, entretenus et surveillés. La salubrité de la ville est aussi un centre d’intérêt. Depuis près d’un mois, les services de la wilaya semblent emboîter le pas aux services de l’APC. En effet, un matériel de nettoyage, prévu pour les plans ORSEC, sillonne les rues de la ville et tente tant bien que mal de décaper la «crasse» qui s’est accumulée sur le bitume et les trottoirs.Mais la réalisation qui renseigne le plus sur cette volonté affichée des pouvoirs publics d’urbaniser la ville est sans nul doute l’énorme jet d’eau implanté à la sortie sud de la ville. Ce petit bijou architectural est devenu depuis son inauguration l’attraction principale du Bouiri qui, finalement, ne demande qu’à… s’urbaniser.
B. B.