Accusé d’assassinat, il écope d’une année de prison

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En se rendant à leur travail le 19 septembre 2005, les habitants du village Aït Bouzrid découvrent entre 6h30 et 7h45, sur la route reliant le village à l’agglomération de Merdj-Ouamane dans la daïra d’Amizour, le corps inanimé et maculé de sang du jeune K.Y., 19 ans. Du coup, les soupçons se portent sur son cousin K.A. âgé de 53 ans.

Ce dernier est un solitaire qui ne parle pratiquement avec personne au village, depuis qu’il s’est converti à la religion chrétienne et surtout parce qu’il y a un différend entre lui et ses cousins à propos d’un lopin de terre attenant à sa maison.

C’est cette affaire, où l’absence de preuves s’ajoute au manque de consistance dans les déclarations des témoins, que le tribunal criminel près la cour de Béjaïa a eu à examiner hier. Le procureur a requis contre l’accusé sur lequel pèsent les accusations d’homicide volontaire avec préméditation, guet-apens et port d’arme la peine de réclusion criminelle à perpétuité, mais faute de preuves, le juge ne l’a condamné qu’à une année de prison ferme pour port d’arme, seule accusation retenue.

Ayant répudié sa première ainsi que sa deuxième épouse, l’accusé, père de 7 enfants, vit seul dans une maison qui ne dispose même pas de sanitaires et pour laquelle un grand fût sert de porte d’entrée principale, tient tête au juge et réfute tous les faits qui lui sont imputés.

Il soutient qu’il ignore tout du crime et s’étant bien approvisionné le samedi 17 et le dimanche 18 septembre à partir d’Amizour en pain, cigarettes et légumes, il a gardé la chambre les 19, 20 et 21 et qu’il n’est sorti de la maison que mercredi 21 vers 13h.

La famille de la victime avance, au contraire, que pendant ces trois jours, il n’était pas chez lui mais caché quelque part dans la forêt.

Parce que si ce n’était pas le cas, sa maison n’étant pas équipée de sanitaires, il serait sorti pour satisfaire ses besoins naturels. Mais lui,persiste et signe qu’il était bel et bien chez lui et que pour preuve, il dit au juge que ses antagonistes, dont un barbu, étaient venus encercler sa maison dans la nuit du mercredi 21 septembre et que c’est suite à cela qu’il s’est sauvé au village d’Ibezghichène où les gendarmes l’ont appréhendé.

Quant aux témoins, le père de la victime a déclaré au juge qu’après l’enterrement, alors qu’il pleurait tout près de la mosquée du village, il a aperçu à quelque 300 m l’accusé qui se tenait debout devant la tombe de la victime.

Un autre témoin Y. Z. affirme de son côté avoir nettement distingué à quelque 100 à 150 m en ce lundi du 19 septembre 2005 à 6h 10 la silhouette de l’accusé qui portait quelque chose sur le dos et qui se dirigeait vers El Mardj-Ouamane.

La défense, qui a axé son intervention sur l’absence de preuves et qui a plaidé le bénéfice du doute pour son client, n’a pas manqué de relever les contradictions des témoins et l’importance exagérée accordée à l’ordre d’arrivée des personnes qui ont découvert le corps et la position dans laquelle a été trouvée la dépouille. A la fin de la plaidoirie, l’avocat a demandé l’acquittement pur et simple de son client.

B. Mouhoub

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