15 ans de prison pour sept coups de couteau

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La défense soutient que si ce crime a eu lieu c’est parce que celui qui sera plus tard la victime n’a pas trouvé à son goût le fait que l’accusé soit blanchi dans une affaire de vol alors que lui-même attend sa condamnation par le tribunal.Il s’est mis alors à le menacer et à le harceler quotidiennement par des paroles vexatoires et des gestes obscènes jusqu’au jour où, toujours selon l’avocat de la défense, il décide d’agresser l’accusé à l’arme blanche. Ce dernier, explique son avocat, en se défendant, perd son sang froid et met fin aux jours de la victime.Le procureur a requis la peine de réclusion criminelle à perpétuité alors que le verdict retenu est de 15 ans de prison.Les faits de cette affaire, que le procureur qualifie d’embrouillée à cause des déclarations contradictoires des témoins, remontent à la journée du 23 mai 2005 et ont eu pour théâtre les environs, immédiats d’une station d’essence à Oued Amizour. Ce jour-là, l’accusé O.D, 19 ans quitte selon ses propres déclarations son magasin vers 17h et à 19h30 il se retrouve à la station d’essence qui n’est pas loin du magasin, nez à nez avec la victime B.T., âgé de 17 ans. Une altercation s’engage entre les deux antagonistes dont l’un est armé d’un couteau. L’accusé qui aurait désarmé la victime déclare qu’il ne se rappelle pas avoir donné des coups à la victime qui a pourtant reçu pas moins de sept coups de couteau au ventre, au cœur, au bassin et à la gorge.Appelé à la barre comme témoin, un employé de la station d’essence indique avoir seulement vu une course poursuite entre les deux hommes dans le sens Amizour-Béjaïa sans pouvoir fournir d’autres précisions. La victime succombera à ses blessures à 7h 56 mn au cours de son évacuation à l’hôpital de Boukhalfa distant de quelques 6 à 7 km du lieu du crime où il ne restera précise le procureur que les claquettes de la victime et une marre de sang.Au cours de son intervention la partie civile s’est demandé qu’a fait l’accusé entre 17 et 19 heures 30, si ce n’est préparer son couteau et guetter la victime. D’ailleurs argument-t-elle même en supposant que le couteau se trouvait chez la victime, comment se fait-il que l’accusé ait pu le lui enlever et lui asséner 7 coups sans en recevoir aucun lui-même.L’avocat de la partie civile n’a pas manqué également de mettre l’accent sur les contradictions qu’il a relevées dans les déclarations des témoins.Dans son réquisitoire où il a réclamé la peine de réclusion criminelle à perpétuité, le procureur a fait remarquer à l’assistance que si la plupart des témoins n’ont pas prêté serment, c’est parce qu’ils font partie de la famille de l’accusé.Après avoir mis en exergue la sauvagerie des sept coups de couteau, il souligne que quelque soit la peine qui sera infligée à l’accusé elle ne réparera jamais assez le tort causé à la famille de la victime.Quant à la défense, qui est assurée par Maître Mebarki Abdelhamid, après avoir avec force arguments démontré que l’accusé n’avait aucune intention de tuer et plaidé la non préméditation et l’absence de guet-apens, elle s’est attelée à demander l’application de l’article 48 du code pénal qui absout l’accusé de toute peine parce qu’il était obligé d’agir ainsi. Il a également demandé pour son client l’excuse absolutoire, autrement l’acquittement.Après délibérations, les juges ont fixé la peine à 15 ans de prison ferme.

B. Mouhoub

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