La réalisation d’un espace pour les taxis, les bus et les fourgons est le souhait des transporteurs et des voyageurs de la commune d’Aïn El Hammam qui en est démunie jusqu’à présent. Pourtant, une gare routière a été projetée vers 1986, au sous-sol du bâtiment, aujourd’hui démoli, de la rue Bounouar. Rapidement squattée et vendue par les autorités d’alors, elle a fini par devenir des fonds de commerces, appelés finalement à être détruits en 1989 pour cause de mouvement de terrain. Une placette a finalement été construite sur les décombres pendant que les véhicules de transport continuent de congestionner la ville. En attendant un éventuel projet dont l’importance est loin d’être négligeable, les voyageurs souffrent à chaque retour vers Alger ou Tizi-Ouzou. Agglutinés sous un poteau de moyenne tension, des dizaines de jeunes gens et de jeunes filles attendent sous le soleil, l’hypothétique arrivée d’un fourgon de transport qui les mènera vers la ville des genêts. Ils grilleront là au soleil, des heures durant avant de trouver une place dans l‘un des rares véhicules qui se présenteront au carrefour des horloges, devenu un lieu de rendez-vous des voyageurs et des transporteurs qui disputent le moindre espace aux véhicules particuliers, sans la moindre priorité. Ils n’ont d’autre choix que de s’installer sur les rues adjacentes. Si l’attente est peu contraignante pour les garçons, habitués à la ville, il n’en est pas de même pour les filles. Les hommes peuvent aller au café du coin siroter une limonade et, à l’occasion, se rendre aux sanitaires. Une «opération» encore impossible aux filles dans une région où les femmes ne vont pas encore dans les cafés maures. Faute de toilettes publiques, elles doivent prendre leur mal en patience pendant plusieurs heures jusqu’à l’arrivée à destination. Elles n’ont nul endroit où se mettre à couvert, pour se protéger de la pluie ou du soleil, selon les saisons. Le carrefour est souvent bondé, surtout au retour des vacances ou encore les samedis et dimanches où les centaines de travailleurs et d’étudiants qui transitent par Aïn El Hammam retournent vers leur résidence. Ce qui devrait attirer l’attention des élus à l’APC, à l’APW et les députés qui ne doivent plus ignorer que la région qui les a élus ne possède même pas un abri de fortune en guise de gare routière.
A.O.T.