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Villes et villages croulent sous les ordures

Le mécanisme de ramassage et évacuation des ordures ménagères est un en panne dans la totalité des villes et villages de la daïra de M’Chedallah. En effet, partout où se pose le regard au niveau des centres urbains, notamment ceux à forte concentration démographique, le même hideux décor de poubelles et bacs à ordures débordants de répugnants amoncellements de déchets s’offre à la vue. Ces accumulations de déchets empestent l’air et attirent toutes sortes de parasites et de bêtes errantes. A qui la faute ? Elle incombe à tout le monde administrés et administrateurs qui se partagent la responsabilité à parts entières. Il n’en demeure pas moins que le maillon faible de la chaîne reste les bureaux d’hygiène des communes qui sont directement liés à cet état de fait. Il est utile de préciser que la mission de ces bureaux est le suivi et la gestion du ramassage des ordures ménagères, l’organisation de campagnes cycliques d’élimination de parasites domestiques, ainsi que le traitement des points d’eau et les prélèvements des échantillons pour analyse et dépistage. Soit tout ce qui est directement lié à la santé publique. A propos de cette opération de collecte et évacuation des déchets ménagers, la première observation à faire est le dérèglement pour ne pas dire le non-respect des rotations de collecte à travers les quartiers par les équipes d’éboueurs, en plus du peu d’équipements doublé d’un faible effectif.

Beaucoup de moyens mis à la disposition des communes mais…

Chaque commune de la daïra dispose au moins d’un camion collecteur ou benne tasseuse et de plusieurs traceurs agricoles équipés de remorques. A cela s’ajoutent, depuis ces deux dernières années, d’importantes dotations en poubelles et bacs à ordures des plus modernes et de toutes dimensions. En plus de ces équipements acquis sur fonds propres des communes, la wilaya de Bouira a aussi doté les six communes de la daïra de M’Chedallah de plus de mille poubelles petits, moyens et grands formats, comme en témoignent leurs alignements à travers les rues des communes. Nous pourrons affirmer sans exagération que toutes les municipalités sont suffisamment dotées en moyens de collecte et stockage des ordures ménagères et que sur ce volet toute défaillance est typiquement humaine, notamment l’incivisme des citoyens qui eux non plus ne respectent ni les horaires de dépôt des ordures ni les lieux indiqués de ramassage. En plus de cette importante dotation, le ministère de l’Environnement a réalisé un centre d’enfouissement technique (CET) dans la commune d’Ahnif, un centre moderne, monté selon les normes internationales en procédant jusqu’à son équipement d’un centre de tri. Opérationnel depuis plus d’une année, l’ouvrage a coûté au trésor public la bagatelle de 60 milliards de centimes. Un ouvrage d’envergure d’une capacité d’accueil des déchets ménagers de pas moins de six communes. Malgré tout cela, l’on continue à voir le même décor de saleté répugnante et de pollution. Un tableau peu honorable auquel les pouvoirs publics doivent mettre un terme par une réorganisation totale du système de collecte et évacuation des ordures. La réorganisation doit également être accompagnée de nouvelles lois beaucoup plus répressives à l’encontre tant des agents en charge du secteur qui montrent des défaillances et des citoyens peu respectueux de leur environnement et cadre de vie. Il faudrait aussi installer une commission de suivi de daïra, ne serait-ce que pendant la saison chaude pour réduire les retombées catastrophiques tant sur l’environnement que la santé publique, voire même animale.

Oulaid Soualah

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