«Nous avons fait un parcours honorable»

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S’il est vrai que certains clubs de wilaya manquent de moyens financiers, il est aussi vrai qu’ils ont quand même résisté et réalisé des résultats probants. C’est le cas de l’AS Imazgharène, un village de la commune de Frikat, où le sérieux et l’ambition ont prévalu.

La Dépêche de Kabylie : D’abord, comment évaluez-vous le niveau dans le groupe ?

Rachid Maâtki : c’est un niveau acceptable. Il y a des équipes qui ont réussi un bon parcours. Je citerai l’incontestable leader du groupe le DC Boghni, la JS Ait Yahia Moussa, Ath Bouadou et bien d’autres. N’oubliez pas aussi notre équipe l’AS Imazgharène qui aurait espéré l’accession si ce n’étaient les moyens qui faisaient défaut.

Quels sont ces moyens qui vous ont fait défaut ?

Vous savez que lorsqu’on est dans une division comme celle-ci, l’essentiel est la formation. D’ailleurs, c’est ce je répète à chaque fois quand j’évoque cet objectif. Pour espérer jouer une accession, il est plus que nécessaire d’avoir un effectif bien formé. Au sein de l’AS Imazgharène, nous avons perdu des joueurs de valeur en début de saison. Nos jeunes veulent toujours aller dans les clubs où ils gagneront un peu d’argent. Malheureusement, à l’AS Imazghaène, nous n’avons pas cette opportunité. Ne dit-on pas que l’argent est le nerf de la guerre ?

Quels autres moyens vous ont manqué ?

J’ai évoqué un point important. Mais, figurez-vous que nous n’avons même pas de ballons. Je veux dire que les moyens pédagogiques font défaut à l’ASI. J’ai rencontré aussi des problèmes aux entraînements. Parfois, je n’ai pas l’effectif souhaité parce que la plupart sont des étudiants qui ne rentrent que les week-ends. D’ailleurs, si c’était un autre entraîneur, il aurait jeté l’éponge depuis longtemps. Pour moi, je fais ce métier par amour. Et puis, n’oubliez pas que j’ai passé quatre saisons à la tête de ce club. C’est pour vous dire qu’une grande confiance me lie aux joueurs et aux dirigeants. Le président du CSA fait tout pour réunir les conditions nécessaires mais parfois les facteurs extérieurs dépassent sa volonté.

Comment jugez-vous cette deuxième place ?

C’est un parcours plus qu’honorable. Nous avons tenu le coup en dépit de tous les manques que je viens d’évoquer. Cette deuxième place, nous l’avons amplement méritée. Peut être que nous pouvions mieux faire, mais, en football, la première place est souvent arrachée par un club plus expérimenté. Nos jeunes manquent d’expérience. Mais, je pense que la pâte existe, il suffit de savoir la pétrir. En tout cas, je remercie tous les jeunes qui ont tant donné pour mériter cette deuxième place. Depuis mon passage à l’ASI, nous avons toujours joué les premiers rôles.

Maintenant que la saison est achevée, est-ce que vous avez l’intention de rempiler avec l’ASI ?

Ce n’est pas encore le moment d’en parler. En tout cas, le président va certainement réunir les joueurs, les dirigeants et le staff technique, ça sera l’occasion de discuter ce point. De mon côté, je ne demande pas grand-chose. Il faut mettre les moyens à ma disposition et celle des joueurs. L’aventure avec ce club est intéressante et avec le temps elle devient passionnante. Je souhaite que tout soit mis en œuvre afin de continuer cette mission pour laquelle je suis entièrement dévoué.

Un mot pour conclure…

Écoutez, dans notre pays, les clubs des divisions inférieures sont relégués au dernier plan. Il est temps de penser à la formation, à la base. On ne peut espérer avoir des clubs professionnels dignes de ce nom si on ne s’occupe pas des petites équipes.

Entretien réalisé par Amar Ouramdane

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