Que cachent les grèves impromptues ?

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S. Ait Hamouda

Ouvre-moi ta porte si tu le peux, sinon enferme-toi à double-tour et boucle-la. Voilà en somme ce qu’exige le moins véreux des syndicalistes, à quelque officine qu’il appartienne. Laissons de côté les desiderata occasionnels, fastidieux ou revendiqués au propre et au figuré. Qu’il y ait des normes pour faire grève et qu’elles soient respectées par tous, cela s’entend et c’est permis par la loi. Mais que l’on cherche noise à qui de droit pour empêcher les institutions de fonctionner, cela devient une sorte de chantage. Voire plus… Il y a anguille sous roche. «Je ne veux rien entendre et advienne que pourra». La sagesse voudrait que l’on commence, avant de débrayer, par donner un préavis de grève, avec toutes les revendications, et ensuite seulement passer à l’action. Ce qui n’a pas été le cas. Pire, il se déroule comme un ruban de mésententes et d’inimitiés, pas seulement administratives et syndicales, lesquelles s’imbriquent en haussant le ton et en alliant colère et tempérament «jusqu’auboutiste». Que l’anarchie règne à l’école, que les élèves soient pris en otages, que l’école elle-même soit mise en quarantaine par des pseudo-syndicalistes, cela n’a rien de dérangeant, mais la population scolaire, surtout les classes d’examen, ne l’entend pas de cette oreille. Que de temps perdu, que de cours ratés, que d’opportunités de rattrapage gâchées. Un gâchis qui n’en finit pas et qui s’aggrave à vue d’œil. Chaque année, c’est la même chose, depuis des lustres. Mais à quoi tend tout ce bric-à-brac, sinon qu’à forcer l’élève à des séances de rattrapage ? Certainement, puisque le syndicaliste ne risque rien, ni lui ni ses enfants, il a les programmes, il a le cursus, enfin il a tout pour que ses proches ne ratent pas leurs examens. Raisonnons un peu sur l’intérêt de l’apprenant et mettons au placard nos revendications, plus que surannées, pour qu’au bout nous voyions nos élèves réussir, c’est là la réussite de tout un chacun…

S. A. H.

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