Le comité des sages et la jeune association du village Ath Oualvane ont concocté un riche programme d’activités, sous forme de volontariat, afin de restaurer l’une des plus anciennes mosquées de la région et le monument des martyrs. En parallèle, il a été décidé l’organisation du rituel traditionnel de l’immolation (Timechret) pour fêter Yennayer, le nouvel an amazigh. Le comité d’organisation a commencé par une collecte de fonds nécessaires, à laquelle ont contribué la totalité des villageois, et ont débuté les travaux de restauration de l’ancienne mosquée. Cette dernière est un véritable monument historique construit en 1817. L’édifice, construit en pierres taillées, est composé de deux salles de prière réalisées en surélévation. La mosquée est dotée d’une salle coranique et d’un préau à l’étage supérieur sous forme d’arcades, selon l’architecture turque de la dynastie ottomane. Ce lieu de culte est un véritable vestige historique utilisé durant la guerre de libération comme une école, à l’instar de toutes les mosquées de la région, mais aussi en lieu de repos et refuge pour les maquisards. M. Louggani Mohand-Cherif, un membre du comité des sages et d’organisation, précisera que cette mosquée, construite en 1817, «a été restaurée une première fois en 1917et vient de bénéficier de la même opération en 2017, soit à un siècle d’intervalle entre chaque opération», dira-t-il. Notre interlocuteur ajoutera que le monument des martyrs, construit à l’entrée du village, bénéficiera de la même opération de rénovation toujours dans le cadre du volontariat (Tachemlit). Toutes ces activités d’utilité publique seront clôturées par le rituel de l’immolation (timechret), prévu mercredi prochain pour célébrer Yennayer. A l’occasion de ce rituel ancestral, pas moins de 20 bœufs seront sacrifiés et seront répartis sur 700 parts, selon le nombre de foyers. C’est du moins ce que font savoir des membres du comité d’organisation. Rappelons que le village Ath Oualvane est l’un des plus anciens villages relevant de l’aarch Amchedal. Il est composé, à l’heure actuelle, de 7 000 habitants répartis sur plusieurs localités telles que Ighrem, dans la commune d’Ahnif et Chekra à Assif Assemadh dans celle de M’chedallah. Ce village compte, aussi, pas moins de 74 martyrs dont 3 femmes et plus d’une dizaine de victimes du terrorisme. Le village a été victime d’une expédition punitive perpétrée de nuit pas une phalange du GIA, dont les éléments se sont fait passer pour des gendarmes en 1996. Cette expédition est due au fait que non seulement ce village s’est démarqué du terrorisme, mais a aussi pris les armes pour se défendre. Ainsi, trois membres des groupes de légitime défense (GLD) ont été tués durant cette expédition dans ce village, ainsi deux autres personnes, un père et son fils, tous deux tués à Ighrem. Ce village a perdu aussi plusieurs de ses fils qui sont tombés en martyrs au champ d’honneur, sous les drapeaux en accomplissant leur devoir national durant les années 1990.
Oulaid Soualah