La chaussée squattée !

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Après s’être effrontément accaparé les trottoirs en y installant leurs étals, des commerçants indélicats ont poussé l’outrecuidance jusqu’à s’approprier la portion de la chaussée attenante à leur boutique. «A l’image des animaux territoriaux, écumant la forêt, l’homme est habité par cet instinct expansionniste qui consiste à conquérir toujours plus d’espace, au détriment de ses congénères», résume un citadin de Sidi Aich. Une allusion claire à ses marchands zélés, qui ont opéré une véritable OPA sur l’espace public. Les allées principales de la ville, comme les rues passantes et les ruelles marchandes des quartiers périphériques, donnent à voir le même scenario, aussi incongru qu’insolite. Pour empêcher tout stationnement de véhicule devant leurs commerces, on recourt, toute honte bue et sans scrupule aucun, à placer sur l’asphalte des objets hétéroclites, comme les cageots, les caisses en carton, ou encore les bacs à … ordures. Une privatisation de l’espace public qui ne dit pas son nom. Le tout au nez et à la barbe des pouvoirs publics qui se vautrent dans une étrange posture de passivité. N’est-ce pas que l’occupation de l’espace public est régentée par un dispositif réglementaire, lequel ne vaut que par son application effective sur le terrain ? Hélas, force est de constater que la loi de la force prime sur la force de la loi. Ce qui ne fait que conforter le commun des citoyens dans leur conviction que le sentiment de toute-puissance qui habite les usurpateurs de tout acabit, n’a d’égal que l’impuissance des services de l’Etat à s’acquitter de leur mission régalienne.

N. Maouche

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