Inauguration du service des urgences

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Avec ses six salles opératoires et autres salles annexes affectées à la réanimation, à l’observation et aux analyses (Labo), le service des urgences médico-chirurgicales de l’hôpital de Lakhdaria est opérationnel depuis jeudi dernier.

Le wali, en visite express dans cet ancien établissement hospitalier pour l’inauguration de ce bloc opératoire, en a fait une question prioritaire. En effet, en dépit des observations qui lui ont été faites par le directeur de l’hôpital sur le déficit flagrant en anesthésistes et en techniciens réanimateurs, ce dernier balayant d’un revers de main toutes les objections formulées à ce sujet, a tenu fermement à son idée, en insistant et en exigeant pour que le bloc en question entre en service le jour même. Ainsi, le service des urgences qui fonctionnait jusqu’alors avec trois salles, fonctionnera, à dater de son inauguration, avec quatre. Une de mieux qu’avant. Les deux autres entreront en activité prochainement dès qu’elles seront dotées de moyens humains spécialisés. «On se bagarre au service de la maternité», se plaignait déjà ce spécialiste qui déplorait l’absence d’anesthésistes. Considérant la situation sous cet angle, le wali déclarera que «c’est le provisoire qui dure». Dans la situation actuelle, l’activité développée au niveau de ce bloc est estimée à 60%. Il demandera au directeur de l’hôpital que s’il avait des propositions à faire pour la prise en charge du problème posé par ce déficit, il était prêt à les écouter. En revanche, la solution suggérée et qui s’appuyait sur l’expérience personnelle vécue dans les wilayas où le wali était passé est de faire appel aux praticiens privés en attendant que des postes vacants soient pourvus par de nouvelles affectations. Mais ce n’est pas le seul déficit enregistré lors de cette visite, car le wali a pu, grâce aux explications qui lui ont été fournies, prendre connaissance d’un manque flagrant de moyens matériels au niveau du service des admissions. De 240 lits techniques, l’hôpital ne dispose en réalité pour les 12 services existants que de 157 lits organisés. Résultat d’une simple soustraction : un manque de 83 lits. Afin de combler ce manque, le wali a misé sur la réhabilitation de l’ancien service de médecine homme qu’il a également visité. L’opération consistera à abattre les cloisons du long et étroit couloir ainsi que les murs des salles pour les aménager de manière à acquérir plus d’espace. Le problème est que l’opération tombant dans une période de crise économique, son financement demeure une énigme.

Il était temps pour

un projet inscrit en…avril 2008

Le wali a demandé que l’on dresse une fiche technique pour évaluer les dépenses de la future opération. Pour rappel, l’opération de réhabilitation et de rénovation, ainsi que les équipements du seul bloc opératoire, a coûté à l’Etat la somme de 50 millions de dinars. De passage dans le service orthopédique après celui du bloc opératoire, le wali constatera le manque d’appareils orthopédiques, mais a fait savoir que la wilaya est disposée à financer sur son budget l’achat de prothèses. Lors du point de presse, le wali a pris soin de mettre particulièrement l’accent sur l’importance qu’il attache au service des urgences en raison de la situation régnant sur l’autoroute Est-Ouest, et qui se traduit quotidiennement par des dégâts matériels et humains en nombre sans cesse croissant. Même s’il a reconnu que les conditions du fonctionnement de cette infrastructure sanitaire laissent à désirer, du fait du déficit enregistré en matière de personnel spécialisé (réanimateurs et anesthésistes), il s’est déclaré déterminé à tout mettre en œuvre pour l’amener au niveau requis pour la prise en charge totale des cas qui se présenteraient à ce service. Inscrit le 4 avril 2008, le projet qui a fait l’objet de nombreuses visites dans un passé récent, n’a donc pu devenir fonctionnel que depuis ce jeudi et seulement, rappelons-le, avec quatre salles au lieu des six qu’il comptait depuis sa réhabilitation et sa rénovation ! La visite du wali, avant-hier jeudi dans cette daïra limitrophe de la wilaya de Boumerdès, a permis également à ce responsable de mesurer l’enjeu de cette structure à travers le bilan semestriel qui a été porté à sa connaissance dès qu’il a franchi le seuil de l’établissement hospitalier. Concernant l’effectif y officiant, les services tournent avec 17 médecins spécialistes, 34 généralistes, 4 anesthésistes, 4 pharmaciens, 1 dentiste, 4 médecins réanimateurs, 25 sages-femmes, 2 psychologues, 3 biologistes ainsi qu’un radiologue. Concernant les accidents de la route, l’hôpital a enregistré 437 sinistres ayant entraîné 26 décès et occasionné des blessures à 628 personnes pour le seul semestre passé. Dans le même sillage, le bilan des activités hospitalières font état de 12 176 malades dont 3 228 hospitalisés et de 99 décès au cours de la même période. Au niveau du bloc opératoire, les activités s’élèvent à 1 315 interventions. À la maternité le bilan évoque 1 318 accouchements, dont 338 par césariennes et d’un seul décès maternel. L’activité hémodialyse se distingue avec 2 485 assurés par 10 générateurs au bénéfice de 31 malades. Alors que celle développée au niveau du scanner fait état de 99 malades ayant nécessité l’utilisation de cet appareil. Quelques indices et taux complètent le tableau qui reste optimiste : indice lit/ population : 0,86%. Taux d’admission : 17,18%. Taux d’occupation/lit : 43,08. Et durée moyenne de séjour : 4 jours. Le coefficient de rotation est de 10,56%. La fin de la visite a été émaillée par un petit incident. Quelques citoyens ont voulu exposer leurs doléances au wali. Certains ont réussi à s’approcher de lui, d’autres non. Ceux qui ont pu le faire ont signalé un glissement de terrain au cimetière des martyrs de la commune voisine de Djebahia et demandé une intervention rapide des autorités pour stopper d’urgence cet affaissement.

Aziz Bey

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