“Nous l’avons (le wali) saisi pour remettre sur la table le rapport global que nous lui avons transmis en décembre 2015, lors de sa tournée à travers les daïras et les communes de toute la wilaya”
La Dépêche de Kabylie : Vous venez d’être reçu avec votre exécutif par le wali de Tizi-Ouzou. Pouvez-vous nous parler de l’objet de la réunion et surtout des décisions prises ?
M. Khermouche Slimane : En effet, nous venons d’être reçus par le wali auquel nous avons remis un cri de détresse concernant la rareté de l’eau potable qui sévit dans notre commune depuis le début de la saison estivale. Mes collègues de l’exécutif et moi-même avons demandé au wali d’intervenir pour mettre un terme définitif au problème récurent du manque d’eau potable qui malmène la population de notre municipalité hiver comme été mais qui s’accentue davantage en période des grandes chaleurs comme c’est le cas actuellement. Monsieur le wali s’est montré très attentif et à l’écoute. Il a, d’ailleurs, instruit immédiatement les directeurs concernés (ADE et hydraulique) pour l’installation d’une cellule de crise et de suivi, comme il a ordonné de mettre tous les mécanismes en vue de régler cette crise d’eau dans les meilleurs délais. Il a aussi instruit les responsables concernés d’inscrire d’autres projets à long terme, pour améliorer l’alimentation et la distribution de l’eau potable à travers les 53 villages de notre commune. Nous avons aussi demandé l’extension du réseau d’assainissement communal qui n’a pas encore atteint un taux satisfaisant et sollicité de l’aide pour la prise en charge des points noirs pouvant porter un préjudice sur la santé de la population et sur l’environnement en général.
Dans votre commune il y a aussi d’autres problèmes que vous avez sans doute abordé avec le wali, n’est-ce pas ?
Puisque l’occasion nous a été offerte, alors nous l’avons saisi pour remettre sur la table le rapport global que nous lui avons transmis en décembre 2015, lors de sa tournée à travers les daïras et les communes de toute la wilaya. Nous avons fait le point sur tout ce qui a trait au développement de notre commune et nous lui avons signalé que notre localité a besoin d’un véritable plan pour assurer son développement et la sortir du sous-développement. Une commune comme la nôtre qui totalise plus de 33 000 habitants répartis sur 53 villages et hameaux a, en effet, besoin d’une attention particulière pour qu’elle puisse récupérer le cumul de retard qu’elle enregistre depuis l’indépendance à ce jour. Une commune où le réseau routier reste encore détérioré en majorité même s’il y a d’énormes efforts consentis par notre exécutif. Le gaz naturel, l’extension du réseau de l’électricité le stade communal, la bibliothèque, la crèche communale, l’extension du siège de l’APC et tout le reste a été fidèlement transmis au wali.
Qu’en est-il du gaz naturel ?
Comme tout le monde le sait maintenant, le taux de pénétration en gaz naturel dans ma commune est le plus faible au niveau de la wilaya, voire au niveau national. Seule une minime partie (30%) de notre commune est branchée au gaz de ville avec des omissions portées dans des rapports remis aux services concernés. Par contre, la grande majorité des villages demeure dans l’attente d’une prise en charge réelle et rapide par le secteur des énergies et des mines. Les citoyens de la localité n’arrivent plus à comprendre et supporter tout ce retard constaté soit dans la mise en service de la 1ère phase, soit dans l’enclenchement réel des travaux de la 2ème phase. Quant au renforcement et à l’extension du réseau d’électricité existant, notre localité ne cesse d’alerter les services concernés. D’ailleurs, elle a remis tout un dossier pour la prise en charge de nouveaux ilots à électrifier. Nous remercions, à l’occasion, le secteur de nous avoir accordé un ensemble de postes maçonnés, mais l’effort doit être maintenu pour parer à la faible tension et aux coupures répétitives du courant électrique touchant la commune.
Et pour ce qui est du secteur de la jeunesse, de la culture, du sport et de la formation professionnelle ?
Hormis une salle polyvalente existante mais qui ne répond plus aux normes requises par les différentes fédérations, il y a lieu de nous inscrire un complexe sportif de proximité et des structures y afférentes. Le financement du projet du stade communal déposé comme dossier depuis des mois au niveau de la direction de la jeunesse et des sports reste le vœu à exaucer pour la jeunesse de Maâtkas qui l’attend avec grand espoir. Nous avons aussi sollicité un effort de l’État pour l’inscription d’espaces de détentes et de loisirs et nous avons fait des prospections de terrains pour leur prise en charge dans le cadre des projets d’équipements. Nous avons aussi attiré l’attention du wali sur la nécessité de l’inscription d’un véritable institut pour la prise en charge de la déperdition scolaire au niveau de la daïra de Maâtkas. D’ailleurs, une réflexion a été entamée, ces derniers jours, au niveau du CFPA de Maâtkas pour étayer ce secteur.
Avez-vous abordé le secteur de la santé publique ?
Bien évidemment, nous ne pouvons pas faire fi de ce secteur qui est névralgique. Hormis le centre de santé sis au chef-lieu qui manque cruellement en moyens humain et matériel et qui n’est fonctionnel que de jour et de quelques unités de soins que l’on peut compter sur les doigts d’une seule main, éparpillées sur le territoire de la commune et qui ne prodiguent que des soins élémentaires, ce secteur est le plus pauvre de ma commune. La couverture sanitaire reste minime. De cette réalité agaçante, nos malades se retrouvent ballotés d’une commune à une autre en quête des soins médicaux appropriés. Nous avons insisté sur l’importance de maintenir le projet de réalisation de l’hôpital de 60 lits. Que puisse demander la commune de Maâtkas si ce n’est la concrétisation pure et simple de ce projet tant vital pour le sauvetage des vies humaines !
Nous vous laissons le soin de conclure…
Les besoins de notre commune sont énormes et ses moyens sont insuffisants pour satisfaire l’ensemble des demandes de la population. Notre volonté et notre engagement à travailler pour cette commune ne suffisent pas à eux seuls, car le développement vaut ce que valent l’importance des projets et les finances alloués à cet égard. Nous restons, toutefois, convaincus que Monsieur le wali fera le nécessaire pour aider notre commune à avancer. Nous le remercions pour l’attention qu’il nous a accordée. Quand aux perturbateurs qui essayent vainement d’exploiter la détresse de notre population, nous leur disons que ce n’est pas à coup d’agitation et de spéculation politicienne que notre commune accédera au développement, mais cela se fera par l’engagement, le calme et le travail.
Entretien réalisé par Hocine T.