Bientôt un CHU à Béjaïa

Partager

La réputation de Béjaïa en matière de compétences en sciences médicales à l’époque médiévale, où l’ancienne Saldaë rayonnait à travers la Méditerranée, est en passe d’être exhumée avec le lancement dès la rentrée universitaire 2007, d’un CHU. Signe des temps où la tendance est à l’innovation et à l’initiative, le terrain a été déjà dégagé pour ce projet d’une grande importance. Ce qui n’est pas peu à Béjaïa, où le foncier est une denrée d’une extrême rareté.Cette idée en gestation a connu un début de concrétisation avec la signature, fin novembre 2005, à Amiens, d’une convention entre l’université A.Mira et celle de Picardie (université Jules Verne). Cet accord a été le premier jalon d’une coopération qui se veut constructive et exemplaire. Aujourd’hui, avec l’accueil d’une délégation composée de six personnes, conduite par le professeur Gilles Demailly, président, c’est un autre pas, très important, qui est franchi. Il s’agit d’avancer dans la concrétisation du projet en évaluant notamment les disponibilités locales et le rôle que la partie française sera amenée à jouer. Un travail de fond a été mené par l’université A.Mira qui a identifié et réuni l’ensemble des acteurs et moyens nécessaires au démarrage du projet.A travers la présentation par le professeur Benallaoua des infrastructures et équipements, la base existe et correspond de manière idéale aux exigences du lancement d’un CHU. Il faudra cependant bien d’étoffer avec d’autres moyens propres à l’enseignement de la médecine et de la pharmacie de manière à être au rendez-vous de 2007.Il s’agit surtout de ne pas aller vite, mais d’avancer à petits pas. Concernant le volet encadrement local déjà disponible, il pourra aisément pourvoir la première année pharmacie, la deuxième à 80% ainsi que la troisième. Le département médecine pour sa part ne posera pas de problème particulier pour la première année. Au delà, il faudra faire appel aux compétences étrangères !Pour l’université Jules Verne, l’éventail des projets pouvant être menés en commun est très vaste.Le président a mis l’accent sur la nécessité de la mise en place de l’esprit pédagogique dans les structures sanitaires, de manière graduelle.“Le futur CHU de Bgayet résulte d’une démarche guidée par une conviction et non pas une demande oculaire”, dira M.Merabet Djouidi, recteur, en réponse à certaines réserves émises par le professeur Baghriche qui a dit “sa conviction certaine en la viabilité du projet”. Beaucoup de CHU ressemblent à des caricatures car érigés souvent en fonction de considérations qui n’ont rien à voir avec la réalité des besoins.Cela dit, la générosité de l’idée, “porteuse de projets d’avenir, est séduisante et j’y adhère”, ajoutera-t-l.Le projet CHU de Béjaïa, tout viable qu’il est avec notamment l’appui des collectivités locales et des entreprises de la place, doit nécessairement s’édifier progressivement, en douceur. Hormis cette réserve émise au nom d’un certain réalisme, tout le monde y croit. Ne dit-on pas que “tout ce qui ressort de l’imagination de l’homme est réalisable ?”

Mustapha Ramdani

Partager