Le CHU se fait attendre

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Malgré sa position stratégique de région touristique par excellence, recevant le triple de sa population durant la saison estivale, Béjaïa est, en réalité dépourvue de structures hospitalières à même de répondre aux besoins de la population et des vacanciers. Le projet de réalisation d’un CHU à Béjaïa a tendance à s’étirer malgré les promesses faites par les différents responsables. La réforme du secteur de la santé doit être une priorité et la réalisation de CHU et la multiplication d’hôpitaux est une nécessité. Les quelques structures existantes ne sont pas dotées de moyens adéquats pour une bonne prise en charge des patients. En effet, devenus par la force des choses des mouroirs, les hôpitaux dépendent dans leur gestion de l’administration centrale qui leur distille les médicaments et les praticiens spécialistes selon le bon vouloir des uns et des autres. Même les films pour de simples radios, ils sont remis aux hôpitaux selon la disponibilité malgré le besoin de tel modèle ou autre par un hôpital donné. N’est-il pas temps de procéder à une profonde réforme hospitalière qui n’a de réforme, actuellement, que sur les frontons du ministère et des directions de wilaya ? Il faut commencer par la décentralisation de la pharmacie centrale qui est plus qu’une nécessité car même si les pharmaciens tentent de répondre favorablement aux attentes des patients, les hôpitaux, malgré eux, font défaut et les malades ne sont malheureusement pas pris en charge comme il se doit dans ces structures.

Outre la rareté de médicaments et parfois du simple fil de suture, l’absence de spécialistes dans les fins fonds du pays reste l’une des causes de mortalité et c’est malheureux d’arriver à cela dans un pays très riche. L’absence de volonté est prouvée par cet exemple frappant du CHU de Béjaïa. L’implantation d’un centre hospitalo-universitaire à Béjaïa a été projetée depuis une décennie et pourtant, à ce jour, seules trois anciennes structures hospitalières regroupées autour d’un directeur général, animé certes, d’une bonne volonté font office de CHU provisoire. Dix ans et ce n’est pas encore réglé ! Alors, que faut-il dire des spécialistes qui doivent le rejoindre, eux qui ne disposeront que de simples appartements, sans aucune commodité et encore ? Vont-ils accepter alors qu’Alger, Constantine et Oran leur offrent mieux ? La réforme passe par une décentralisation de toutes les décisions avec de larges prérogatives aux responsables locaux et, bien entendu, accompagnées de budgets conséquents pour sa concrétisation. Il y a urgence à se pencher sur le secteur de la santé dans lequel, avec celui de l’éducation bien sûr, nul n’a le droit de se tromper, car il y va de l’avenir de toute une génération et parfois de la vie de l’être humain.

A Gana

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