«Nous aidons tout projet culturel»

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Le siège du Comité des fêtes de la ville de Béjaïa est en pleins travaux. Les locaux avaient en effet besoin d’être rafraîchis et rénovés.

Mais les responsables ne se sont pas contentés de cela. En effet, de nouveaux aménagements ont été prévus, et les travaux vont bon train. Nous nous sommes entretenus avec le premier responsable du Comité Mr Malek Bouchebah, pour en savoir plus sur les projets culturels de la ville de Béjaïa pour l’année en cours. Selon Mr Bouchebah, la ville de Béjaïa va continuer à organiser ses activités culturelles habituelles, tels le Festival du Rire, les Soirées Ramadanesques, la journée de la Femme, les fêtes nationales du 5 juillet et du 1er novembre,… Ce sont des événements stables que le CFVB compte maintenir, vu qu’ils sont devenus quasiment des événements faisant partie de l’environnement culturel local de création récente. De même, la ville de Béjaïa va renouveler le Festival de l’Etudiant pour le 19 mai. À l’exemple de l’année dernière où on a organisé un colloque sur l’insurrection de 1871, la ville compte s’investir dans l’organisation d’un colloque sur Abane Ramdane, qui va coïncider avec la commémoration des événements du huit mai 1945. Nous allons recevoir la visite d’un sculpteur Algérien vivant à l’étranger, lequel va animer des ateliers artistiques avec les détenus, en vue de les préparer à leur réinsertion sociale. Les activités artistiques et culturelles ont besoin de fonds et de moyens financiers importants. Il est à déplorer que les entreprises locales soient, à ce point, absentes du secteur de la culture à Béjaïa. Une action en leur direction pourrait être engagée cette année, pour essayer de les convaincre de s’investir dans le soutient de ces activités, sachant qu’il y aura des retombées importantes sur elles. Il suffirait de sensibiliser les entrepreneurs, les commerçants et les industriels de la région, pour obtenir leur soutien qui va aider à booster le développement culturel, sportif et artistique de la ville. La ville souffre également de l’insuffisance des espaces d’expressions. Pour le moment, on ne compte quasiment que deux structures pouvant accueillir le public pour des conférences : le Théâtre Régional de Béjaïa, et la Maison de la culture. La cinémathèque n’est pas adaptée aux conférences et spectacles de théâtre et de musique. C’est pourquoi, l’Assemblée Communale de Béjaïa compte récupérer l’ancien cinéma d’El Khemis, appelé « Mon Ciné », pour l’aménager et en faire un espace consacré aux enfants. Cette catégorie de la population souffre actuellement de l’absence d’espaces d’expression. Mais, même avec la récupération de cet espace, Béjaïa souffre encore de l’insuffisance des espaces culturels. Justement, la ville s’est engagée dans un programme de récupération des espaces abandonnées ou inutilisés, pour les restaurer et les mettre à la disposition des acteurs sociaux et culturels. Le cas de « Mon Ciné » va ouvrir la porte à toute une série d’autres actions du même genre. C’est important que les artistes et hommes de culture se retrouvent dans un environnement favorable et aient les moyens de développer leurs talents et exprimer leur savoir-faire. Concernant les propres locaux du CFVB, Malek Bouchebah nous explique que « nous sommes en train de préparer l’ouverture d’une école de musique d’Elite. Sa vocation est de préparer les jeunes à s’engager dans une carrière musicale professionnelle, en portant et développant la musique du patrimoine local ». Des enseignants viendront assurer des formations et des Master Classes pour élever le niveau des musiciens et permettre aux futurs talents d’aborder leur carrière sous les meilleurs auspices possibles. Enseignement de la Mandoline, le Violon, la Guitare, le luth, le Piano, le Kanoun… « Nous souhaitons ainsi former une relève de qualité capable d’assurer le développement et la transmission de nos traditions musicales patrimoniales », dira notre interlocuteur. Cette école aura pour mission de détecter les talents parmi les enfants et les adolescents de dix à quatorze ans, et leur donner les moyens de s’aligner au niveau international, « ce qui nous permettra peut-être, en fonction de nos moyens, d’aider les meilleurs à aller poursuivre des études de musicologie dans de grandes écoles de musique, et pourquoi pas de musique classique universelle », ajoutera-t-il. Les moyens faisant défaut pour le moment, la ville de Béjaïa a pensé à développer des relations à l’international. « Nous envisageons des conventions avec des écoles étrangères qui nous aiderons dans ce projet. Des écoles qui ont les compétences pédagogiques, l’expérience et les moyens. C’est un investissement pour l’avenir ». Le Comité des Fêtes de la Ville de Béjaïa est partenaire dans toutes les activités culturelles qui se déroulent dans la commune. « Nous apportons des aides multiformes. Des subventions financières, des aides matérielles et logistiques, … ». À titre d’exemple, le responsable du CFVB affirme qu’ « en 214, nous avons apporté de l’aide à une centaine d’associations culturelles, pour un montant financier avoisinant les deux milliards de centimes ». Ces aides ont été multiformes et ont touché des activités variées. « Nous avons été partenaires avec le Gehimab dans l’organisation d’un colloque international, le TRB dans son Festival international, comme nous avons aidé l’Association des stomisés, des associations éducatives, religieuses, environnementales, sociales, sportives, … ». Selon Mr Bouchebah, « dès qu’on nous propose un programme servant l’utilité de la ville d’une façon ou d’une autre, nous donnons un coup de main, en mettant gratuitement des espaces à leur disposition, en prenant en charge les frais de transport, de restauration, d’hébergement, etc. ». À côté du problème de disponibilité des espaces d’expression, la ville souffre parfois d’un problème de communication, puisqu’il est arrivé plusieurs fois que des événements organisés avec l’aide de la ville aient été boudés par le public, faute d’avoir été informé. « Nous avons certainement des efforts à faire dans ce sens, en multipliant les espaces d’affichage, un peu comme a fait le Cirque Amar pendant ces derniers jours, en occupant tous les espaces disponibles pour y accoler leurs affiches », estimera-t-il. D’autres villes, à l’instar d’Alger, utilisent même les transports en commun pour y accoler des affiches, permettant ainsi de transporter l’information partout où se trouve le public. Les bus communaux pourraient en effet servir à toucher les habitants de Sidi Ahmed, Iheddaden, Ighil Ouazzoug et Sidi Ali Lebhar, par exemple, ainsi que les villes et villages avoisinants, où les espaces d’affichage sont inexistants. Ne faudrait-il pas obliger les bénéficiaires des aides publiques à mieux communiquer et informer sur leurs activités ?  Le CFVB aide aussi l’édition des livres comme « Béjaïa ma pupille » de Kiki Tahar, la production de films comme « Je te promets » de Mohamed Yargui, des pièces théâtrales comme « Khtili Rassi ». « Nous prévoyons également l’organisation d’un Colloque sur l’Urbanisme, d’un Festival International sur la Musique, etc. Nous ne manquerons pas de vous en informer, dès que le programme définitif sera arrêté », promet-il. D’autres activités sont également prévues par le CFVB, en vue de répondre aux besoins culturels de la population qui sont nombreux et variés.

N. Si Yani

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