Mais de quelle force parle Capello ?

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Fabio Capello, le sélectionneur italien de la Russie est sans équivoque. Il assure qu’il n’a jamais vu une Coupe du monde aussi forte. Bien des observateurs partageraient avec lui ce constat. En tous les cas pour nous autres Algériens ça ne ferait que nous conforter davantage dans cette sublime fierté pour notre onze. C’est en effet dans cette coupe du monde forte que nous avons atteint les huitièmes de finale, et peut-être même mieux ! Qui sait ? Mais c’est déjà flatteur. Venant de Capello, c’est un peu plus flatteur, certainement. Ce n’est pas n’importe qui dans le monde du football, même si la Russie a tous les droits de songer à s’en séparer après son élimination de ce tournoi qui devait lui servir de «générale», à la veille du Mondial 2018 qu’elle accueillera. Mais il y a aussi cette réaction du diable : Capello ne chercherait-il pas à minimiser l’échec de son équipe en le mettant sur le dos d’un concours de circonstances ? Car si ce Mondial a bien été fatal pour nombre de grandes équipes, notamment celles du continent dominant, telles l’Espagne, l’Angleterre, l’Italie et le Portugal, la compétition n’a été forte que par ces grandes performances inattendues réussies par des petites équipes, sur lesquelles on n’a que très rarement parié. Car en dehors de l’Allemagne, ce naturel prétendant pour tous, en tous temps et en tous lieux, le Brésil, pays organisateur, et à un degré moindre l’Argentine, toutes les autres formations rescapées du premier tour auraient pu ne pas être là et pas grand monde ne s’en serait offusqué… Même si la présence de la Hollande ne surprend pas du tout. Ni celle de la France d’ailleurs, malgré sa mésaventure lors du dernier tournoi en Afrique du Sud. Difficile alors de voir dans ce cas présent un Mondial fort. Ou pour reprendre de manière plus juste Capello, une coupe du Monde forte. La force de ce Mondial a été en effet dans le registre des surprises. Et cela risque de se poursuivre. Car si on s’en tenait à la logique, le dernier carré serait déjà tout défini, avec un Brésil – Hollande et un Allemagne – Argentine… Sauf que la raison ne l’emporte pas toujours en football. Et c’est vraiment loin d’être le cas lors de ce Mondial en particulier ! Et c’est pour cela que toutes les équipes gardent vraiment espoir d’aller encore loin. A commencer par la nôtre, l’Algérie. Même en étant la plus novice à ce stade avancé de la compétition. Et malgré le très sérieux barrage allemand qui se profile à l’horizon. Parfois, l’envie mène à des bravoures. A des prouesses spectaculaires ! On ne doit alors se mettre qu’une seule chose dans la tête : foncer et gagner. A tout prix. Dans un tel état d’esprit, le reste ne serait alors que détail insignifiant à absolument évacuer. Comme cette histoire de jeûne. Elle n’a pas lieu d’être dans le débat du tout. Surtout que ça ne ferait même pas un argument sérieux pour expliquer une éventuelle déroute. Le cas échéant, on n’aurait qu’à se dire qu’on a perdu contre plus fort. Et c’est plus honorable. Car il ne faut pas trop s’enflammer. L’Algérie est encore loin d’être une équipe aussi grande que l’Allemagne, ni même l’Angleterre ou l’Espagne… Elle a juste gagné un match contre la Corée et fait match nul contre la Russie. Mais sait-on jamais…

Djaffar Chilab

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