Le MC Bouira a failli rétrograder cette saison en promotion Honneur de wilaya.
Le club que préside Abdelhafidh Benfodil, depuis février dernier, a disputé le match de sa survie en régionale II lors de l’ultime journée du championnat face au SS Sidi Aïch, qu’elle a remporté sur le score de 2 buts à 1, ce qui a permis au club de Bouira de rester dans cette division.Il faut dire que le président de CSA/MCB avait pris les rênes de l’équipe dans une situation catastrophique, avec zéro sous dans les caisses et un effectif tout juste moyen, mais il a toujours été avec son équipe et réussi à motiver ses joueurs qui se sont battus jusqu’à la dernière minute pour échapper au purgatoire. Benfodil, que nous avons rencontré estime que son équipe aura son mot à dire, la prochaine saison.
La Dépêche de Kabylie : Sauvé in extremis, le MCB a failli passer à la trappe.
Que s’était-il passé ?
Benfodil Abdelhafidh : Avant tout, il faut savoir que j’ai hérité d’une équipe en crise. Elle était lanterne rouge et pataugeait dans de sérieux problèmes, notamment financiers. Il n’y avait que 9 000 DA dans le compte à mon arrivée. Il fallait donc se débrouiller pour trouver les ressources nécessaires. Aussi, pas moins de 09 joueurs ont quitté le club pour multiples raisons, à l’instar de Yacine Salhi, qui avait rejoint le MO Béjaia, les autres joueurs étaient démotivés, et il fallait faire bouger les choses. J’ai tout fait pour motiver les joueurs et donner un nouveau souffle à l’équipe pour glaner le maximum de points et se mettre à l’abri de la relégation. Ça n’a pas été facile puisque plusieurs équipes se trouvaient dans la même situation que nous. Lors de la phase retour, toutes les rencontres ont été des matchs de coupe où le moindre faux pas pouvait conduire vers le purgatoire.
On a réalisé un parcours d’accession lors de cette phase, avec 18 points de glanés. La pression était énorme, jusqu’à l’ultime journée du championnat où nous avons joué notre survie en régionale II face à une autre équipe également concernée par la relégation, le SS Sidi Aïch. Dieu merci, nous avons réussi à remporter ce match et sauver l’équipe in extremis, car un match nul nous aurait été fatal.
Vous étiez membre du bureau, donc vous connaissez bien la situation de l’équipe, pourquoi avez-vous accepté ce challenge?
Effectivement, j’étais membre du bureau, donc je connaissais très bien la situation du club.
Or après le départ de l’ex-président, M. Zireg, l’équipe était dans l’impasse et l’abandonner n’était pas la solution, c’était comme préméditer sa disparition. Personne ne voulait prendre le risque de prendre les rênes de l’équipe dans pareilles circonstances, c’est alors que j’ai décidé de m’engager, et ce ne fut pas facile. Mais Dieu merci, on a réussi à sauver les meubles.
J’ai vécu une fin de saison stressante et cette situation m’a appris beaucoup de choses.
Donc, vous avez décidé de rester à la tête du MCB et avec des ambitions revus à la hausse…
Oui, je connais très bien le potentiel dont dispose la wilaya en matière de joueurs capables d’évoluer dans des équipes de haut niveau, il n’y a qu’à voir le jeune Salhi Yacine, transféré au MO Bejaia.
Mais pour cela, il faut bien des moyens, comment comptez-vous faire ?
Justement, je profite de l’occasion pour lancer un appel solennel à l’intention des autorités pour débloquer les aides dans le temps et ne pas attendre que ce soit trop tard. Je ferais en sorte de trouver des bailleurs de fonds pour aider l’équipe, ce sera un travail à long terme. Je reste optimiste pour la saison prochaine, je suis sûr que sera celle du MC Bouira.
Vous verrez un autre visage de l’équipe qui sera rénovée à 80%, avec le recrutement de joueurs performants. J’ai aussi fait appel à Ali Tellal, qui connaît bien les joueurs, et il a donné son accord de principe.
La reprise des entraînements est pour quand?
Ce sera, Inchallah, après le Ramadan, avec un stage à Tikjda, pour le physique, puis un autre, technico-tactique à Mostaganem, appuyé par des rencontres amicales.
Parler nous de la rencontre qui a réuni autour du wali de Bouira les présidents des CSA ?
Personnellement, je n’étais pas encore président de CSA/MCB, et c’est mon prédécesseur Zireg qui était présent, mais on m’a fait part du contenu des discussions. Le wali a été clair et a appelé les clubs à s’unir pour qu’une équipe de la wilaya accède.
Malheureusement, ce sont deux équipes de la wilaya, en l’occurrence le HC Ain Bessam et la JS M’Chedallah, qui ont tout fait pour nous envoyer droit vers la relégation. Bouira mérite d’avoir une équipe dans les paliers supérieurs, mais il faut travailler et arrêter de bricoler. Aujourd’hui, quatre équipe de la commune se bousculent pour des créneaux au stade Bourouba Saïd, alors que le stade Rabah Bitat, doté d’une très belle pelouse, reste fermé ou utilisé par certains privilégiés. Qu’on nous autorise à domicilier nos rencontres dans ce stade, je suis même prêt à pays d’avance les charges, que ce soit pour les entraînements ou pour rencontres officielles. La solution existe, il suffit de fermer la tribune qui est en chantier, et puis, le stade n’a jamais fait le plein, qu’on nous ouvre une seule tribune et vous verrez les résultats qui suivront.
Le mot de la fin…
Je tiens à remercier tous ceux qui se sont montrés solidaires avec l’équipe dans les moments difficiles, notamment Ali Tellal, qui même s’il n’était pas à la tête du MBB, il a été toujours là pour nous aider.
Entretien réalisé par A. Mhenna