«La majorité des infrastructures est vétuste»

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Dans cet entretien, le directeur de l’OPOW de Tizi-Ouzou, M. Belaïd Bacha, nous a fait part de certains points ayant trait au fonctionnement de l’Office, ainsi que des difficultés liées à la prise en charge des intervenants et du mouvement associatif utilisateurs des installations sportives relevant du patrimoine de l’OPOW.

La Dépêche de Kabylie : Tout d’abord, pourriez-vous nous faire une présentation de l’OPOW ?

Belaïd Bacha : L’Office du parc omnisport de la wilaya de Tizi-Ouzou est un établissement public à caractère administratif, doté d’une autonomie morale et financière. Son organisation et son fonctionnement sont contenus dans le décret n°77.117 du 06 août 1977, réaménagé par le décret n°05.492 du 22 12 2005. La consistance du parc en infrastructures est de 06 salles OMS, 01 salle spécialisée, 01 piscine olympique et 01 stade de football avec ses annexes.

Pouvez-vous nous faire un bref aperçu, justement, sur l’état de ces installations ?

Il est important de signaler que la majorité de ces équipements sportifs sont anciens, réalisés pour la plupart durant les années 70/80. Leur état physique est vétuste, ajoutez à cela beaucoup de maladresses dans certaines interventions de restauration et d’aménagement faites dans le passé plutôt par des bricoleurs que par des professionnels. Ces interventions ont fragilisé et précipité l’état de délabrement de ces édifices sportifs, qui pour certains sont même devenus dangereux pour la pratique sportive.

Pouvez-vous nous donner des exemples ?

Dés mon installation à la tête de l’OPOW, j’avais procédé à un diagnostic de ces installation avec l’assistance de la division technique. C’est ainsi qu’un constat alarmant a été fait, notamment pour deux unités qui présentaient une situation d’urgence et qui nécessitaient une intervention rapide. Il s’agit de la piscine olympique et de la salle Saïd Tazrout. Un rapport détaillé a été transmis au directeur de la jeunesse et des sports. Concernant la salle Tazrout Saïd, sa toiture a été carrément saccagée lors d’une précédente tentative anarchique de réparation, puisque on a pioché sur les panneaux, endommageant ainsi leur isolation, ce qui entraine, à ce jour et à chaque averse de pluie, d’importantes infiltrations d’eau, rendant impraticable cette infrastructure pour les athlètes. S’agissant de la piscine olympique, des fissures importantes existaient au niveau des parois du bassin, ajouté à cela l’existence de traces d’interventions anarchiques et inconcevables faites au niveau de l’assise du bassin, fragilisant la structure. Cela nous a amenés à sa fermeture, après accord de M. Iltache, directeur de la jeunesse et des sports. De plus, on a eu à constater l’utilisation de peinture laquée pour le badigeonnage des parois du bassin. Tout cela dénote du laxisme et du laisser-aller caractérisé malgré la dangerosité de la situation.

Est-ce que les responsabilités sont déterminées et situées ?

Je me limiterais à mes prérogatives et concentrerais mes efforts pour rétablir la situation, laquelle, avouons-le, est très compliquée. Concernant les responsabilités, elles restent du ressort des autorités, à différents niveaux, et c’est à elles d’en déterminer les mesures qui s’imposent. Néanmoins, je dois signaler que cette situation est une conséquence de la mauvaise approche et de la mauvaise maitrise de la prise en charge des différents problèmes inhérents à la réhabilitation des installations apparues pendant la gestion du secteur à partir de l’année 2007. Alors imaginez un seul instant à quel danger j’aurais exposé la vie de nos enfants si je laisse ouverte la piscine dans une telle situation. Je rajoute une autre tare, due à une maladresse. Elle concerne la salle de Draâ Ben Khedda qui a connu la rénovation totale de son parquet, tout en occultant les problèmes d’étanchéité. Actuellement, elle subit le même sort que la salle Said Tazrout, au risque de voir le revêtement s’abimer.

Quelles sont les solutions préconisées pour remédier à cette situation ?

Avant d’aborder ce point, il serait opportun de signaler toute la disponibilité du DJS pour nous apporter aide et assistance afin de remédier à cette scabreuse situation. Cela, grâce à un programme de réhabilitation et de mise à niveau qu’il a initié en faveur de ces installations pour les rendre accessibles à la pratique sportive. Cela s’articule autour du confortement de la tribune C du stade du 1er novembre, du traitement des fissures du bassin de la piscine olympique et le remplacement de l’enduit résineux des parois par de la faïence, du confortement de l’assise du bassin et l’aménagement des vestiaires, de la réhabilitation de la toiture des salles Tazrout et Cherdioui. Ajoutez à cela, le programme de rénovation de la tribune officielle du stade 1er novembre ainsi que de la mise en place d’un système de cartes d’accès qui permettra aux anciens joueurs et dirigeants de la JSK de suivre les rencontres dans les meilleures conditions et mettre ainsi un terme à l’anarchie qui régnait auparavant.

Et qu’en-est t-il de l’activité sportive ?

À travers ce constat, l’on pourra déduire une chose, c’est que l’activité a connu une nette régression, ces dernières années, due essentiellement à l’état lamentable de ces espaces qui a contribué à cette descente infernale. D’emblée, l’on pourra signaler que l’émergence de jeunes talents et la massification de la base pratiquante restent subordonnés à des espaces normalisés et réglementés, offrant ainsi les meilleures conditions pour la pratique sportive. Cet aspect figure dans les recommandations du ministre de la Jeunesse et des Sports qui a insisté sur le caractère impératif de la bonne gouvernance pour arriver à une meilleure performance. Nous nous inscrivons dans cette nouvelle dynamique et la démarche initiées par le DJS, de façon à contribuer à la concrétisation des objectifs assignés au secteur qui se traduit à travers le programme mis en œuvre par les services de la DJS concernant le volet formation et suivi des jeunes talents, avec l’utilisation des moyens de l’OPOW. Tout cela dans le but d’arriver aux résultats escomptés et permettre à notre wilaya de retrouver les bons résultats du passé. C’est ainsi que l’on constate une réelle reprise des activités sportives, et une fréquentation croissants des infrastructures par des pratiquants de tous âges et dans toutes disciplines confondues, et cela depuis le début de la saison en cours. Cela grâce aux décisions prises par la direction de la jeunesse et des sports, qui n’a pas lésiné en engageant des moyens humains et matériels importants au profit du mouvement sportif. Nous croyons profondément à la réussite des programmes mis en œuvre dans le cadre de la relance du sport au sein de notre wilaya.

Entretien réalisé par Mustapha Larfi

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