Ils étaient nombreux à répondre, hier aux environs de onze heures, à l’invitation du Collectif National Autonome pour l’Enseignement de la Langue Amazighe (CNAELA). La salle des cours de l’université prévue pour l’assemblée générale programmée par le collectif s’avérera trop exiguë pour contenir étudiants et enseignants venus faire leurs « propositions ». Du coup, la salle débordera sur le couloir.
Tous les intervenants ont estimé que l’enseignement de Tamazight enregistre un net recul, notamment dans la wilaya de Bouira. Ce triste constat étant fait, Hamid Derraj, porte-parole de la coordination de Bouira, soulignera que par-dessus tout, « le maintien du caractère facultatif est la tare qui freine l’enseignement de Tamazight ». Cette appréciation, que beaucoup d’intervenants partagent, fera l’objet de focalisation. Ils seront unanimes à trouver que ce caractère facultatif associé à l’enseignement de Tamazight relève du politique et que ça ne servirait à rien de camper tous les mardis devant le portillon de la direction de l’éducation. Autrement dit, et ils ne manqueront pas de le souligner, les actions à mener et à même de débloquer la situation devraient tenir compte de cet aspect politique à intégrer et sans lequel l’enseignement de Tamazight reste tributaire de la fameuse fiche de voeux. C’est cette idée que développera M. Guettafi, étudiant de Tamazight et membre du CNAELA, en rappelant que « Tamazight n’est pas l’affaire des seuls enseignants et des étudiants. C’est l’affaire de tous ». C’est pourquoi il appelle la société civile à s’associer aux actions que le collectif compte lancer dans les jours à venir. A propos d’actions, justement, beaucoup de formules seront soumises à l’appréciation de l’assemblée générale. Il était, entre autres, question de sit-in devant les sièges du maximum de wilayas et d’une marche nationale à Alger impliquant la société civile, à travers le tissu associatif. Au final, le collectif a retenu une marche à Bouira, depuis l’université jusqu’au siège de la wilaya, lundi prochain. Le choix du lundi était symbolique, puisqu’il coïncide avec la journée internationale de la proclamation des droits de l’homme.
S. O. A.