69 enfants atteints de malformations du cœur attendent d’être opérés

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Ils sont 69 enfants, souffrant de malformations au cœur, appelées dans le jargon médical, cardiopathies congénitales, et qui nécessitent une intervention chirurgicale. 

C’est ce qui ressort d’une étude effectuée par une équipe de spécialistes au service de pédiatrie du centre hospitalo-universitaire Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou.En effet, à travers l’étude, ayant porté sur 132 dossiers d’enfants souffrant de pathologies cardiaques et pris en charge au niveau du service pédiatrie de l’hôpital de Tizi-Ouzou cette année, seuls 35 cas ont eu accès au geste chirurgical, intervention indispensable pour la guérison du patient. Cette étude a été présentée, hier, par l’équipe du professeur Arhab du service de pédiatrie au niveau du CHU de Tizi-Ouzou à l’occasion de la tenue de la 4ème journée de pédiatrie. Un chiffre qui interpelle, d’autant plus que les malades, âgés de 2 à 15 ans, risquent des complications qui peuvent entraîner la mort. Selon le Professeur Arhab, dont l’intervention a bien fait réagir les présents, l’intervention n’a pu être évitée que pour 26 cas. Le reste étant des cas où l’intervention chirurgicale était la seule chance de guérison. Néanmoins, si 35 enfants ont été opérés, les autres n’ont toujours pas eu cette chance et attendent toujours. Ces dernier sont, selon les chiffres communiqués par l’intervenante, au nombre de 69 enfants. Selon le Pr.Arhab Djamila, pédiatre au niveau service compétant du CHU de Tizi-Ouzou, les problèmes de cardiopathie ne sont généralement pas pris en charge dans le pays. Et pour cause, plusieurs des actes chirurgicaux, préconisés dans la majorité des cas, ne peuvent être pratiqués en Algérie. Notamment pour ce qui est des cardiopathies graves dont souffrent 45 patients concernés par l’étude. Ces derniers nécessitent donc « une prise en charge à l’étranger », selon le Pr. Arhab Djamila. Les quelques interventions « légères », qui sont réalisées en Algérie, sont accomplies « au niveau de l’hôpital de Bousmaïl, et dans trois cliniques privées uniquement, dont Ibn Sina et Al Azhar à Alger qui ne peuvent répondre, à elles seules, à la sollicitation accrue émanant de toutes les régions du pays. « Dans la majeure partie des cas, ils font intervenir des équipes dépêchées spécialement de l’étranger », nous expliquera le professeur, interpellée après son intervention. 

Seuls 4 établissements effectuent l’intervention

Pour le moment, ces enfants ont pour seul espoir une prise en charge à l’étranger (pour les cas les plus graves) où une intervention au niveau des institutions sus citées. « Nous ne pouvons faire autre chose que des soins palliatifs », nous confiera le professeur. A noter aussi que lors de la même journée d’étude, organisée hier au niveau de l’amphithéâtre du CHU de Tizi-Ouzou, d’autres intervenants ont voulu attirer l’attention sur une autre pathologie observée chez les enfants, notamment ceux en bas âge. Il s’agit de l’obésité. Elle touche de plus en plus d’enfants en Algérie, c’est ce qui de la communication relayée dans ce sens hier. En plus des causes génétiques, les spécialistes pointent du doigt les mauvaises habitudes alimentaires et le manque d’activité physique. Dans ce sens, les intervenants ont invité leurs collègues praticiens, généralistes notamment, à « cesser de délivrer des dispenses de sports pour les enfants scolarisés ». En effet, cette pratique qui semble se généraliser n’est pas pour le bien de l’enfant, selon les conférenciers. « D’autant plus que les enfants n’ont pas d’autres lieux où faire de l’exercice en dehors de l’école, à travers les heures de la séance d’exercices physiques », affirmait le chef de service du service de pédiatrie au niveau du CHU lors de cette même journée d’étude qui a permis de passer en revue de nombreuses autres pathologies infantiles, dont l’infection urinaire, la fièvre, l’état de choc et l’asphyxie néo natale, entre autres.

Ch. T. 

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