La crise qui secoue ces jours-ci, l’Entreprise de transport urbain et suburbain d’Alger (Etusa) ne semble pas près de connaître son épilogue. En effet, les travailleurs de cette entreprise campent sur leurs positions et refusent de faire des concessions. Ces derniers poursuivent leur mouvement de protestation, déclenché le 11 novembre dernier, et ce, nonobstant l’appel du directeur général de l’Etusa à reprendre le travail. Hier, au dixième jour de ce mouvement de protestation, les travailleurs de cette entreprise se sont donné rendez-vous à la centrale syndicale où ils ont observé leur énième sit-in. Ils étaient près de 2 000, chauffeurs de bus, receveurs, mécaniciens, chauffeurs de bus en charge du transport des étudiants, à se rassembler tôt dans la marinée, sur l’esplanade de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Tout en dénonçant leurs conditions de travail, jugés « lamentables », les travailleurs protestataires rencontrés à la centrale syndicale ont été unanimes à dire : « nous n’avons plus confiance en notre employeur et nous insistons sur son départ, étant donné que plusieurs points contenus dans l’accord signé par les représentants syndicaux et le directeur de l’établissement n’ont pas été concrétisés ». La direction générale de l’Etusa, qui a enregistré des pertes considérables estimées à 2 millions de DA suite à ce long débrayage, affirme, pour sa part, que les engagements qu’elle avait pris envers les salariés, après le dernier mouvement de protestation, ont tous été respectés. Le porte-parole des travailleurs de l’Etusa a réitéré la détermination de ces protestataires à maintenir la pression et ce, jusqu’à prise en charge réelle de leurs plateforme de revendications. Cette dernière faut-il le rappeler, s’articule autours de « la mise en application du protocole d’accord signé en octobre dernier et de la convention collective de 1997, qui stipule notamment qu’un salarié ne peut en aucun cas toucher moins du SNMG (18 000 DA), et la réintégration des travailleurs licenciés ». Ces contestataires plaident également pour « la confirmation dans leurs postes de ceux qui ont signé des CDD à deux reprises» et la «dissolution du bureau du syndicat d’entreprise». Le porte-parole de ces protestataires, M. Djamel Aït Medjane, a fait savoir que « les travailleurs de cette entreprise n’ont aucune intention de faire marche arrière et comptent poursuivre leur action jusqu’au départ du responsable de la Fédération des transports de la Centrale syndicale et du DG de l’Etusa ».
L.O.CH