»Nous n’avons pas les moyens de lutter contre la grippe aviaire »

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Selon le secrétaire national du dit syndicat, Dr Kaddour, ce dernier a été largement « négligé et oublié » par les autorités publiques. « La situation est très grave » déplore-t-il avant de préciser qu’outre les problèmes sociaux -professionnels, les moyens de travail font défaut. Les mesures de prévention n’existent presque pas. « Nous n’avons aucune tenue spécialisée pour nous protéger contre les pathologies contagieuses, ni d’ailleurs les moyens pour mieux mener notre mission de contrôle. » ajoute l’orateur, intervenu hier, lors d’une conférence de presse qu’il a animée au niveau de l’institut de vétérinaires d’El Harrach. Si on se réfère à ses dires, le système de contrôle est défaillant. Ceci constitue un risque imminent, et non pas des moindres, non seulement sur la Santé des citoyens, mais surtout sur celle des vétérinaires dans la mesure où c’est eux qui sont en contact direct avec les différents cas de pathologies. Donc ils sont les plus menacés par n’importe quelle éventualité de contamination. Etant donné que la grippe aviaire, un virus qui touche l’espèce volatile, n’est pas très loin de chez nous, d’après le ministre de la santé, les vétérinaires doivent se doter de mesures plus appropriés pour se prémunir contre tout risque. Chose qui n’est pas le cas, car d’après le syndicaliste rien n’a été déployé dans ce sens. « Nous ne pouvons plus continuer de nous jeter dans la tête du loup » dira Dr Kaddour avant d’enchaîner « nous n’avons pas de moyens de lutte contre la grippe aviaire. Nous n’allons pas la traiter quand même avec nos main ». Ces déclarations viennent a contrario avec ce qu’a déclaré le ministre de la Santé la semaine dernière, soulignant que toutes les mesures de préventions ont été prises pour faire face à ce fléau. A la question de savoir le nombre, que compte la corporation des vétérinaires, l’animateur de la conférence a indiqué tout en le qualifiant de ridicule, qu’il est de l’ordre de 1400. Selon lui, beuacoup ont préféré jeter le tablier et quitter le secteur. « Ils sont nombreux ceux qui travaillent actuellement comme délégués médicaux dans des boîtes étrangères », dira-il avant de déplorer que le plan de carrière de la corporation en question est en stagnation depuis plus de 20 ans. Revenant par ailleurs, au mouvement de débrayage que le syndiat contraint de geler par une décision de justice, objet de la conférence, le secrétaire national du SNVFAP a indiqué que le syndicat ne lâchera pas du lest et fera appel pour se défendre. « Nous n’avons reçu aucun papier de la justice, ce qui fait que nous attendons que la décision soit prête pour entamer notre démarche » explique Dr Kaddour. Ce dernier souligne que le syndicat ignore complètement le motif ayant poussé la cour d’Alger à prendre une telle décision. « C’est par le biais de la presse que nous avons appris que notre tutelle, a en recours à la justice et que le motif avancé serait celui de la révision du statut particulier », précise l’orateur avant d’ajouter dans la foulée « nous n’avons pas demandé de revoir notre statut mais seulement d’introduire les trois indemnitées dans nos salaires ». Il s’agit de l’indemnité spécifique globale, de celle liée à la documentation et enfin l’indemnité de la contagion et de pénibilité. Avec l’introduction de ces trois dernières, le salaire brut d’un vétérinaire débutant passera de 14 000 à 27 000 DA, souligne, en outre, l’animateur de la conférence avant de fulminer « nous n’avons pas demandé la lune ». C’est pourquoi, il a interpellé les trois tutelles à savoir les ministères de l’Agriculture, de la pêche, de l’Intérieur et des Collectivités locales à prendre en charge leurs doléances. Dans le cas où il n’y aura pas d’écho favorable, le syndicat des vétérinaires menace de relancer sa grève. « C’est par sagesse que nous avons mis un terme à notre mouvement de protestation. Nous ne voulons pas être préoccupé par des conflits socioprofessionnels, mais si nos tutelles persistent dans leur position, nous rebondirons une fois de plus sur le terrain » menace-t-il.

Wassila Ould Hamouda

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