Une session pour…le beau temps ou contre Mammeri ?

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L’APW de Tizi-Ouzou se réunira en session extraordinaire, ce mardi, en vue de débattre, vingt jours après, des dernières intempéries qui ont frappé de plein fouet la wilaya. L’information nous a été confirmée par des élus au sein de cette institution que nous avons contactés hier.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette réunion ne fait pas l’unanimité au sein même de sa composante. D’ailleurs, et le FLN et le FFS n’ont encore tranché la question de leur participation à l’assemblée. Le FLN compte réunir son groupe demain pour décider de sa participation ou non, alors que le FFS se réunira aujourd’hui pour le même but. « Même si le parti est appelé à prendre part aux travaux de cette session, il adoptera une position passive», dira en outre un des élus FFS, expliquant que sa formation ne compte pas intervenir dans les débats et son retrait de la session, s’il venait bien sur à y siéger, n’est pas à écarter. Pour la formation d’Ait Ahmed, la convocation d’une session extraordinaire est une « manœuvre politique » de la part du P/APW et de son parti. Il est vrai que la décision d’une assemblée extraordinaire a intrigué plus d’un. Les observateurs n’en voient pas, en effet, l’utilité. D’autant plus que le thème retenu n’est plus d’actualité maintenant que la wilaya est sortie de son marasme qui a duré plusieurs jours. D’aucuns estiment, en effet, que la population avait plus besoin de ses élus lors du calvaire qu’elle vécu. Où étaient ces élus, en fait ? Ces derniers, du moins ceux qui initient cette assemblée, avaient brillé par leur absence durant ces intempéries. Un mouvement récemment lancé dans la région, « Initiative citoyenne » n’a d’ailleurs pas hésité à les accabler dans une déclaration datée du 20 février dernier. « La dernière tempête de neige, qui a isolé des milliers de villages de Tizi-Ouzou et de Béjaïa, a mis à nu l’incompétence des élus qui ont été incapables d’apporter l’aide et l’assistance aux habitants des hautes montagnes. Pis encore, certains responsables ont carrément fui le pays pour se la couler douce à Paris, à l’exemple du président de l’APW de Tizi-Ouzou », peut-on lire, en substance, dans ladite déclaration. Certaines mauvaises langues disent que ce dernier, à savoir le P/APW, est rentré de France le jour où les habitants de Sidi Naâmane avaient bloqué la RN 12 au niveau de la localité de Tadmaït. La démission de certains élus était, il est vrai, flagrante lors de ces intempéries. Pour les observateurs, le P/APW qui a saisi, dernièrement, les élus pour le tenue de cette session, veut s’offrir une occasion pour tirer la couverture sur lui et le parti qu’il représente, en accablant l’administration de la situation catastrophique vécue dernièrement suite à la tempête de neige. Certains élus y voient en tous les cas une manœuvre « stupide et irréfléchie » d’autant plus que la date à laquelle la session est convoquée coïncide avec la commémoration de l’enterrement de Mouloud Mammeri, jour à laquelle « tout kabyle qui se respecte, notamment les responsables politiques se doivent de prendre part au rituel recueillement observé à cette date sur la tombe du repère. » Pour le reste « tout le monde sait, en fait, qui a fait quoi durant cette tragédie ou la population a été laissée livrée à elle-même. Se bomber le torse dans les salons ne servira à rien,» dira pour sa part un élu du FLN.

M. O. B.

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