Un constat accablant !

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La Chambre de commerce et d’industrie Soummam-Béjaïa brosse un tableau peu flatteur de l’économie locale. Alors que les années passent, la wilaya peine toujours à sortir de l’état de sous-développement. Un constat du reste partagé par d’aucuns.

Et du coup, la Chambre de commerce et d’industrie Soummam -Béjaïa s’alarme et voit rouge ! “Cette situation de déchéance totale aggravée par les mouvements très nombreux de contestations (grèves anarchiques, fermetures d’axes routiers stratégiques…), le délestage de l’énergie, le retard dans les raccordements d’eau, de gaz, de l’énergie électrique, le retard dans la mise à niveau des zones industrielles, d’activités et de tourisme, le retard dans le lancement des nouvelles zones industrielles, provoque incontestablement des retards, des manques à gagner et, malheureusement, l’état de sous-développement de notre wilaya alors que notre pays n’avait jamais disposé d’autant de richesses financières que durant ces dernières années», est-il noté dans un compte rendu ayant sanctionné la rencontre débat des membres de la CCIS Béjaïa et quelque 250 chefs d’entreprises organisée le 5 décembre 2011. Les rédacteurs du rapport ne vont pas par mille chemins pour mettre en avant “la dégradation des différents services publics de la wilaya», estimant que cet état de fait affecte lourdement la vie des citoyens. C’est dire que le climat des affaires à Béjaïa est peu ou pas du tout serein ! Lors de leur rencontre, les différents intervenants ont mis l’accent sur “les sujets les plus urgents», insistant sur la nécessité de “lancer des actions concertées à l’effet d’anticiper et de prévenir les facteurs déclencheurs des mouvements de contestation et leurs dommages collatéraux”. D’aucuns estiment que les récurrentes actions de rue- quelque 300 actions en 2011-

pénalisent fortement les opérateurs économiques dont la plupart ont d’ailleurs fui la région et portent préjudice à l’économie locale. Une économie qui tourne au ralenti ces dernières années d’où, préconise-t-on, la nécessité de mettre sur pied une “stratégie susceptible de sortir notre wilaya de la situation économique précaire dans laquelle elle se débat depuis fort longtemps”. La Chambre de commerce et d’industrie Soummam- Béjaïa veut en finir avec cette situation aux conséquences préjudiciables à l’économie de la wilaya, en proposant un train de mesures. En matière de projets structurants, le président de la CCIS Béjaïa et le directeur régional du commerce souhaitent la réalisation de la pénétrante autoroutière dans les plus brefs délais, d’un port sec, le dédoublement de la RN 26, la rénovation et le renforcement du rail, l’ouverture d’un service fret à l’aérogare de Béjaïa et l’aménagement de l’oued Soummam pour le rendre navigable. Les opérateurs économiques de Béjaïa réclament aussi des facilitations pour accéder au foncier industriel à même de créer des postes d’emploi et de la richesse, la réhabilitation des anciennes zones ainsi que la mise en place des critères rigoureux, transparents et méritoires à toutes attributions des avantages offerts par l’Etat.

Les rédacteurs du compte rendu sollicitent les pouvoirs publics à favoriser l’investissement dans les deux secteurs stratégiques de la wilaya, à savoir le tourisme et l’agroalimentaire. Pour eux, ces deux secteurs constituent “des pôles d’excellence et pourvoyeurs d’emplois” et peuvent contribuer à l’essor de l’économie locale. Les adhérents de la CCIS Béjaïa réclament aussi la révision à la hausse des prix des expropriations de terrains notamment privés. En ce qui concerne la gestion des affaires de la collectivité locale, la CCIS exige “une totale transparence dans l’attribution des marchés publics, l’allocation de crédits aux communes, la mise à niveau des services et l’administration publics à l’effet de les extirper de la médiocrité la monotonie et la régression pour les rendre performants (…)”. Tels sont, entre autres, les chantiers que la CCIS Béjaïa propose aux pouvoirs publics dans son compte rendu publié en date du 20 décembre dernier. Des propositions pouvant, explique-t-on, “permettre une vraie relance économique” dans la wilaya de Béjaïa et “asseoir une bonne

gouvernance locale”.

Dalil S.

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